Viens,
M’arracher à ce sort qu’on a voté pour moi
Quand je ne savais plus ni le haut ni le bas
Quand je me suis perdu, un peu en cours de route
Au milieu des tempêtes fantasmes de mes doutes
Viens,
Me donner aux printemps, mettre un peu de mon sang
Dans un dernier voyage aux insultes du temps
Qu’il est beau ton espoir, que je suis encore saoul
De la vielle ou que sais-je? Que je suis à genou!
Viens,
J’ai pas fini les mots que tu as maculé
Au ventre de mon cœur que tu as bousillé
Il me reste un poème, la moitié d’une chanson
Un morceau de toi même, au cœur même mon nom
Viens,
Dégringoler tout bas l’ultime non retour
Car c’est bien toi et moi qu’on appelle l’amour
Regarde les sourire! La survie avant tout
Pendant que ton regard s’écoule sur mes joues
Viens,
Comme une danse lointaine, un mensonge horizon
Une nuit, rien qu’une heure, habiter mes frissons
Que tes promesses effleurent le contour de mes lèvres
A m’en couper le souffle et tant pis si j’en crève
Viens,
J’ai besoin d’avoir mal pour me sentir vivant
A l’intérieur de toi, ressentir chaque instant
Tout au bout de la terre, juste avant le grand saut
Enjamber la barrière, s’envoler tout la haut
Viens,
J’ai plus peur de le dire: misérable vipère
Je te déteste autant que ce tout dernier verre
A la plume orpheline, ma complainte au secours
Pourrait bien être celle de mon tout dernier jour
Viens,
Dévorer ma tendresse jusqu’à temps qu’elle me laisse
Au pied de cette vie qui n’a ni queue ni fesse
C’est joli après tout, quel horrible gâchis
De ne pouvoir t’aimer que par la poésie
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.