L'ivresse d'un bateau...
Et si tous les poètes avaient un bateau
serait il ivre sur les flots, saoul comme cochon
sa coque pleine de vers pour un doigt de bourbon
tant de bouteilles vidées jetées pour quelques mots.
Ô mer folle à la vague déhanchée ...
quand d'écume elle éjacule au féminin...
Ô mer ravagée par la houle déjantée
quand d'écume elle crache son venin...
Parce que ça fait tanguer la poésie ....
jusqu'au mal de mer vomissant son vide
quand d'alcool verte d'une fée toute livide ..
bue cul sec sur le ponton de l'oubli...
Un navire buriné tel ce vieux loup de mer
naviguant par tous les vents, par tous les temps
marin d'eau douce, marin d'eau amère...
et toujours l'ensorceleuse sirène qui l'attend...
Ô mer furieuse au ventre maternel
à la marée de son va et vient érotique
Ô mer indomptable au coeur rebelle
souffrant ressac se trémousse pathétique..
Une barque, un voilier, un navire ...
peu importe pourvu qu'ils soient ivres..
ivres morts mais avec la plume de l'écrivain
volée au goéland hurlant et crevant la faim...
Pour braver la furie, l'infortuné radeau ....
suffirait-il à faire la poétique traversée ....
l'ivresse draguant les fonds marins de ses secrets ...
mais ne suis pas Verlaine, et tu n'es pas Rimbaud...
Ô mer tes quatrains aux humeurs saturniennes ...
poétesse et diablesse Poséidon amoureux...
Ô mer laisse les voguer sur ton corps huileux ...
Arthur tes eaux se troublent, à corps et à peines..
Isabelle le 13 septembre 2021
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