Vie à bout de patience…
J'entends
ma voix dans ta voix
"Aux aurores
veilleur n'attends pas
bois les premiers rayons d'or
Pas à pas
le cœur à son tourment
éloigne-toi
des épitaphes du destin
incorrigible errant
là où se perd le chemin
entre l'oubli et le chagrin"
Ce temps
barbare et sans lyrisme
nous prend
dans le halo de son cynisme
dans le prisme du dubitatif présent
pour quel hypothétique avenir ?
quelle jubilation à venir ?
je fais mien ce mot du barde
"L'espoir monte la garde !"
tu dis :"Oui, résistons
le geyser de l'envie va resurgir !"
un peu de rosée te désaltère
rose au jardin de mes chimères
alors que je suis captif
d'un boléro lascif…
Si dans mon regard
mon ciel rallie ton horizon
gracile hirondelle
tu chavireras sur l'arc-en-ciel
des voluptés
ton vertige de saison
qui m'égare
tu as chanté
le tailleur de gemme
je précise "humble poème"
difficilement écrit
au cœur du silence
en présence de mes amis…
…absents !
tu glorifies l'instant
et tu célèbres aronde
dans un élan d'effervescence
notre folie d'être de ce monde…
…de cette vie à bout de patience !
A. Bônois
Berre-l'Étang,
le 5 septembre 2021
***Ce texte se veut aussi un modeste hommage aux chers disparus prématurément.
https://bonois.wordpress.com/Vie à bout de patience…
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"La seule signature au bas de la vie blanche, c'est la poésie qui la dessine." René CHAR, "La parole en archipel" (1962)