PHOTOS ANCIENNES
UN LIEU CHER A NOTRE POETE
Stéphane Mallarmé et le Lycée impérial de Tournon
« Son illustre passé, ses œuvres d’art, sa magnifique situation au bord du Rhône, les allées de marronniers de son parc séculaire, tout était fait pour séduire Mallarmé, s’il n’y était venu au début de sa carrière, sans expérience pédagogique, sans autorité sur des élèves dont quelque-uns avaient presque sont âge. »
Gabriel Faure,
Mallarmé à Tournon
Arrivé à Tournon à une triste époque de l’année, nommé professeur remplaçant alors qu’il ne voyait en l’enseignement qu’un moyen de gagner sa vie. Stéphane Mallarmé eu beaucoup de mal à se plaire dans cette petite ville de province. Le premier appartement qu’il occupe, non loin de son lieu de travail confirme son sentiment d’enfermement, de tristesse et d’impuissance.
Les élèves de l’époque ne gardent pas de franc souvenir de ce professeur malheureux et raillé, qui préfére écrire ses poèmes pendant que ses élèves récitent leurs leçons.
Pourtant, les années tournonaises du poète sont les plus riches de sa carrière de poète. L’Azur, Brise marine, Sainte, Je t’apporte l’enfant d’une nuit d’Idumée !, l’Après-midi d’un faune sont nés à Tournon.
Au lycée, il se lie d’amitié avec Charles Fournel, professeur d’Allemand, l’un des rares collègues à nouer une relation avec lui.
En 1865, Stéphane Mallarmé voit la ville sous un nouvel œil : il quitte son appartement pour un autre, au pied du château d’où il a une vue imprenable sur « l’automne brumeaux de l’eau » qui lui rapelle Londres.
L’année suivante, après maintes plaintes, le proviseur obtient sa mutation, officiellement pour remplacer les professeurs de langues par un unique professeur polyglothe.
« Ce nom renferme les deux mots auxquels j’ai voué ma vie : Art et dèche. »
Correspondance avec Henri Cazalis
Août 1864
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