Ta vieillesse a perdu
Sa belle noblesse
Tout tourne à l’envers
J’en perds ma boussole
Y’a pas si longtemps
Nos pas s’accordaient
Dans les rues, bien au chaud,
Le cœur à l’endroit
Maintenant j’dois meubler
Tes silences givrés
De ma seule présence
Sans lâcher mes larmes
Ton p’tit chien, à la main,
Renifle tes souvenirs
J’ai peur qu’il efface
Leurs odeurs de toi
Demain tu partiras
Sans mĂŞme un adieu
La lumière même
Semble immobile
Mon cœur se bat, c’est vrai
Entre le creux de tes bras
Entre ta tête à l’envers
Et ma triste boussole.
p.s poème écrit pour mon voisin Alzheimer dont je m'occupe depuis de nombreux mois et dont le départ est précipité dans une résidence adaptée au vu de la dégradation rapide de sa maladie
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sylvianni