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     LE MEUNIER SON FILS etc
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Expéditeur Conversation
troubadoc
Envoyé le :  14/7/2021 10:09
Plume d'or
Inscrit le: 16/10/2012
De: valras plage
Envois: 1066
LE MEUNIER SON FILS etc
LE MEUNIER, SON FILS ET L'ANE
Ló Molinièr, séù Drollé é séù Asé

L'invention des arts étant un droit d'aînesse,
L'atróbat dés arts éssént ùn dréch d'aïnat,
nous devons l'apologue à l'ancienne Grèce :
dévèm l'apologué à l'anciana Gréça:
mais ce champ ne se peut tellement moissonner
mas aquel camp né sé pot talamént ségar
que les dernières venus n'y trouvent à glaner.
qué las darniéras véngudas n'i trapan à éspigolar.
La feinte est un pays plein de terres désertes ;
La finta és ùn païs plan dé térras ermosas;
tous les jours nos auteurs y font des découvertes.
tótès lés jorns nostrés fasédór i fan dés déscóbertas.
Je n'en veux dire un trait assez bien inventé :
N'en voli diré ùn trach pró plà atrobat:
autrefois à Racan Malherbe l'a conté.
aùtrécops à Racon Malhrbé l'a cóntat.
Ces deux rivaux d'Horace, héritiers de sa lyre,
Aquels dos réversièrs d'Oraci, éïratièrs dé séù lira,
disciples d'Apollon, nos maîtres, pour mieux dire,
discipolis d'Apolón, nostrés méstrès, tà milhór dirè,
se rencontrant un jour tout seuls et sans témoins
sé réscóntrént ùn jorn tót sól é sén téstimonis
(comme ils se confiaient leurs pensers et leurs soins)
(cóma sé afisavan lors pénsars é lors juvaménts)
Racan commence ainsi :«Dites-moi, je vous prie,
Racan cóménça atal: " Digatz-mé, vós prégui,
vous qui devez savoir les choses de la vie,
vós qué dévia saùprè las caùsas dé la vida,
qui par tous ces degrés avez déjà passé ,
qué per tótès aquéls dégraïs avètz jà passat,
et que rien ne doit fuir en cet âge avancé,
é qué rè né déga fugir én aquel édat avançat,
à quoi me resoudrai-je ? Il est temps que j'y pense.
à qué mé résolvraï? És témps qué i pénsi.
Vous connaissez mon bien, mon talent, ma naissance :
Cónéïssètz méù bén, méù talént, méù naïssémént:
dois-je dans la province établir mon séjour,
dévi dins la provincia assiétar méù sojorn,

prendre emploi dans l'armée, ou bien charge à la cour?
préndré émpléc dins l'armada, ó plà carga à la córt?
Tout au monde est mêlé d'amertume et de charmes:
Tót al móndé és mésclat d' amargór é dé agradatgès:
la guerre a ses douceurs,l'hymen a ses alarmes.
la guérra a séùs mansétats, ló coronéla a séùs éngerdas.
Si je suivais mon goût, je saurais où buter,
Si séguissiaï méù tast, saùpraï ónt émbróncar,
mais j'ai les miens, la cour, le peuple à contenter.»
mas aï lés méùs, la córt, ló poblé à cóntentar.»
Malherbe là-dessus: « Contenter tout le monde!
Malherbé aqui-déssus: «Cónténtar tót ló móndé!
Écoutez ce récit avant que je réponde :
Aùssisétz aquél raconté davàn qué réspondi:
j'ai lu dans quelque endroit qu'un Meunier et son Fils,
aï légit dins qualqué éndréch qu'ùn Molinièr é séù Drollé,
l'un vieillard, l'autre enfant, non pas des plus petits,
l'ùn viélhas, l'aùtré maïnatgè, nón pas dés maï pichóns,
mais garçon de quinze ans, si j'ai bonne mémoire,
mas drollé dé quinzé ans, si aï bóùna mémoria,
allaient vendre leur Âne un certain jour de foire.
anavan véndrè lor Asé ùn cert jorn dé féria.
Afin qu'il fût plus frais et de meilleur débit,
Per-tal qué foguèt maï fresc é dé milhór rag,
on lui lia les pieds,on vous le suspendit;
sé à el liguèt lés pès, sé vós ló suspénguèt;
puis cet homme et son fils le portent comme un lustre.
pùéï aquél omè é séù drollé ló pórtan cóma ùn lampésièr.
Pauvres gens! Idiots! Couple ignorant et rustre!
Paùré génts! Pirols! Parelhat déssabédór é pantès!
Le premier qui les vit de rire s'éclata:
Ló primièr qué lés vègèt dé riré s'ésclatèt:
« Quelle farce, dit-il, vont jouer ces gens-là ?
"Quala fasséjada, dis, van jogar aquélés génts-aqui?
Le plus âne des trois n'est pas celui qu'on pense. »
Ló maï Asé dés très n'és pas aquel qué sé pénsa.»
Le Meunier ,à ces mots, connaît son ignorance;
Lo Mólinièr, a aquéls diccións, cónéïs séù déssabénca;
il met sur pied sa bête et la fait détaler.
Mèt sus pès séù béstia é la fa désbagatjar.


L’Âne ,qui goûtait fort l'autre façon d'aller,
L'Asé, qué tastava plà l'aùtré biaïs d'anar,
se plaint en son patois. Le Meunier n'en a cure;
sé planh én séù patès. Ló Mólinièr n'én a curada;
il fait monter son fils, il suit: et ,d'aventure
fa acavalar séù drollé, séguis: é, d'avéntura
passent trois bons marchands.Cet objet leur déplut.
passan très bóus mercadiers. Aquel obéssè lor désagradèt.
Le plus vieux au garçon s'écrie tant qu'il put :
Ló maï viélh al drollé s'éscrida tant qué pódèt:
«Oh là! Oh ! Descendez, que l'on ne vous le dise,
"Oh là! Oh! Davalatz, qué sé à vos né ló disia,
jeune homme,qui menez laquais à barbe grise!
jové omè, qué ménètz lacaïs à barba grisa!
C'était à vous de suivre, au vieillard de monter.»
Aquo éra à vós dé séguir, al viélhas dé acavalar. »
«Messieurs ,dit le Meunier,il vous faut contenter. »
"Sénher, dis ló Mólinièr, vos cal cónténtar."
L'enfant met pied-à-terre ,et puis le vieillard monte;
Ló maïnatgé mét pès-à-terra, é pùéï ló viélhas acavala;
quand trois filles passent, l'une dit :« C'est grand'honte
quora très drollas passan, l'ùna dis: «Aquo és naùta vérgógna
qu'il faille voir ainsi clocher ce jeune fils,
qué calga véïré atal cambéjar aquél jóvé drollé,
tandis que ce nigaud, comme un évêque assis,
del-temps qué aquel bédigas,cóma ùn bésbè assétat,
fait le veau sur son Âne ,et pense être bien sage.»
fa ló vedel sus séù Asé, é pénsa éstré plà sabi.»
« Il n'est ,dit le Meunier, plus de veau à mon âge:
"N'és ,dis ló Molinièr, maï dé vedel à méù édat:
passez votre chemin , la fille et m'en croyez. »
passatz vostré camin, la drolla é m'én crésètz.»
Après maints quolibets coup sur coup renvoyés,
Apùéï mants borlas cop sus cop rémandats,
l'homme crut avoir tort, et mit son fils en croupe.
l'omé créguèt aver tort, é métèt séù drollé én crópà.
Au bout de trente pas, une troisième troupe
Al chabon dé trénte pas, una trésiéma trópa
trouve encore à gloser. L'un dit : « Ces gens sont fous !
trapa éncaïré à gloser. Lùn dis:« Aquélés géns són baugs!

Le Baudet n'en peut plus; il mourra sous leurs coups.
l'asé n'en pot maï; morira jos lors cops.
Eh quoi!Charger ainsi cette pauvre bourrique!
Éh qué! Cargar aïtal aquéla paùra borrica!
N'ont-ils point de pitié de leur vieux domestique?
N'aven ponch dé piétat dé lor vielh dometgé?
Sans doute qu'à la foire ils vont vendre sa peau.»
Sén dopté qué à la fiéra van véndré séù pèl . »
«Parbleu!dit le Meunier, est bien fou du cerveau
«Belmal! Dis ló Molinier, és pla baug del cervel
qui prétend contenter tout le monde et son père.
cal prétén cónténtar tót ló móndé é séù païré.
Essayons toutefois si par quelque manière
Ensajam totésfés si per calqué maniéra
nous en viendrons à bout.» Ils descendent tous deux.
en véndrem al chabon.» Davalan tótés dós.
L’Âne se prélassant marche seul devant eux.
L'Asé sé palaïssan camina sól davan éllés.
Un quidam les rencontre, et dit:« Est-ce la mode
Un dégun à elés réncontra, é dis:« És aquo la voga
que baudet aille à l'aise, et Meunier s'incommode?
qué Asé ané à l'aïsé, é Molinier sé maganha?
Qui de l’Âne ou du Maître est fait pour se lasser?
Cal dé l'Asé ó del Mestrador és fach ta sé alassar?
Je conseille à ces gens de le faire enchâsser.
Aconselha à aquélés géns dé ló faïré éncastónar.
Ils usent leurs souliers, et conservent leur Âne!
Aperféchan lors sabatas, é cónservan lor Asé!
Nicolas, au rebours: car, quand il va voir Jeanne,
Nicolau, al rébórs; qué ,cora va véïré Joana,
il monte sur sa bête; et la chanson le dit.
acavala sus séù bestia; é la cansón ló dis.
Beau trio de baudets!» Le Meunier repartit:
Polit truèt dé Asés!» Ló Molinier desparti:
«Je suis Âne ,il est vrai,j'en conviens, je l'avoue;
« Soï Asé, és vraï, en cónvén, ló avódi.
mais que dorénavant on me blâme, on me loue,
mas qué désénant sé mé blaima, sé mé béndis,
qu'on dise quelque chose, ou qu'on ne dise rien,
qué sé diga calqué caùsa, ó qué sé mé diga ré,


j'en veux faire à ma tête.» Il le fit, et fit bien.
en voli faïré à méù cap.» Ló faguet, é faguet pla.
Quand à vous, suivez Marc, ou l'Amour ,ou le Prince;
Quora à vós, séguissetz Marc,ó l'amor, ó ló Princi;
allez, venez, courrez; demeurez en province;
anatz, venétz, corrissetz; démóratz en provincia
prenez femme, abbaye, emploi, gouvernement:
prenetz femna, abadia,emplec, governament:
les gens en parleront, n'en doutez nullement.»
les mondes én parlaran,n'en doptez nientamént.»
JEAN DE LA FONTAINE









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la vie est belle a la retraite que tu en ai 60 ou 70 ou plus si tu es en bonne santé! tamalou? mot a eviter;
les poemes un passe-temps sans aucune pretention dans la beauté de l'aurore avec le soleil qui me fait des levers pharaonique sur la mer...

Sybilla
Envoyé le :  15/7/2021 21:49
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95472
Re: LE MEUNIER SON FILS etc
Bonsoir Troubadoc,

Très belle revisite de la poésie de La Fontaine !



Belle soirée!
Amitiés
Sybilla


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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rêve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

cyrael
Envoyé le :  16/7/2021 19:21
Mascotte d'Oasis
Inscrit le: 30/10/2005
De: ****
Envois: 83516
Re: LE MEUNIER SON FILS etc

c est dommage que si peu de lecteurs

lectrices passent

sans venir , lire, ces magnifiques textes poétiques

en deux langues

félicitations


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troubadoc
Envoyé le :  1/8/2021 9:43
Plume d'or
Inscrit le: 16/10/2012
De: valras plage
Envois: 1066
Re: LE MEUNIER SON FILS etc
merci! bof c'est la vie; tu jettes une bouteille à la mer et basta!


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la vie est belle a la retraite que tu en ai 60 ou 70 ou plus si tu es en bonne santé! tamalou? mot a eviter;
les poemes un passe-temps sans aucune pretention dans la beauté de l'aurore avec le soleil qui me fait des levers pharaonique sur la mer...

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