A qui donc me soumettre ?
Pour servir j'étais fait
Mais n'ayant plus de maître
Je rouille et me défais.
J'ai dans mon logiciel
Des choix pré programmés
Reste cicatriciel
De mon «être» imprimé...
Je souris sans bonheur,
D'un sourire factice
Ni peine, ni frayeur
Rien que des artifices !
Mon cœur ne sait plus battre,
Moteur sophistiqué,
Découpez-le en quatre
Venez le disséquer !
Nul de façon plus exhaustive
Nul mieux que vous, mon divin Père
De mes électrodes oisives.
Ne décodera le mystère !
Fouillez-mes entrailles de fer,
Détruisez cette mécanique,
Délivrez-moi de cet enfer,
De cette ère apocalyptique.
Rendez-moi mon bel éphémère
Mon souffle de vie, ma clarté !
Tout ce qui me faisait sincère
Rendez-moi mon humanité !
De ce qui fut moi, qui fut Elle
Ne reste rien, qu'un puits d'oubli
Rendez-moi le feu, l' étincelle...
L'esprit d'amour qui anoblit !
Ô Rendez-moi ce coeur battant
Comme une horloge d'antiquaire
Ce rire de jeune conquérant
Que je prenais pour mieux lui plaire.
Faites-moi voir l'éternité
Adam, Eve , le paradis,
Sous l'arbre de la vérité,
Le serpent, le ver et le fruit !
Dans ce désordre diluvien,
Où l'ère de l'homme a pris fin...
Sur cette terre toute vide
J'erre sans âme, ni envie
Je ne suis qu'un humanoïde...
Rendez-moi le sel de la vie !
Rendez-moi mon identité
Qui me fit naitre à votre image ;
Que s'éclaire en votre bonté.
L'obscurité de mon visage.
Je sais bien votre défiance
Pour celui qui se prit pour vous,
Et d'une folle inconscience
A mis votre patience à bout .
Si vous réécrivez l'histoire,
Je serai fidèle écolier ;
Ô Dieu , je vous promets de croire
À la force du verbe aimer !
Amen