Re: Dilemme poussé à l'absurde .
Citation :
Jugurtha a écrit :
Dilemme poussé à l'absurde .
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Un jour,un ânon interpella avec véhémence sa mère,Â
Raconte moi l'histoire de mes ancêtres,de
mes frères et soeurs.
La fine ânesse obtempéra et lui accorda réponses:
Jadis, ton grand-père avait acquis une grande reconnaissance
Car,  dans une crèche,  il a vu , de ses yeux ,JésusÂ
Et l'un de ses descendants l'a porté sur son dos
Pour Jérusalem, cité qui a sa place et entourée d'un halo.
Tu peux vérifier; c'est écrit dans les annales célestes en sus.
Mais au fil des siècles, des époques et des temps,
On nous a asservis, on nous a fouettés, on nous a discrédités,
On nous a torturés et jusqu' à l'os, on nous a maltraités,
Ceci par toutes les situations et dans tous les espaces -temps.
Les gens nous prennent pour des cancres et des idiots innés,
Et ont porté continûment sur nos têtes le rouge bonnet.
Ils se moquent et rient de nous, matin et soir.
Ce sont les humains, ceux-là qui vivent dans des tours d'ivoire.
On nous a attribués des sobriquets et des pseudos:
Ânes, ânesses,  ânons,  bourriques,  hémiones, bourricots
Bêtes de somme,  baudets, imbéciles,  balourdes.
Tu trouveras d'autres qualificatifs dans le livre du monde.
Un jour, un philosophe scolastique du nom de Buridan,
Expérimenta une théorie atypique sur un de nos parents.
Durant une semaine, sans aucune raison, le laissa attaché,
Sans boire ni manger. En somme, de tout privé.
Arriva enfin le septième jour, et à distance égale,
Il posa un seau rempli d'eau et un picotin de céréale,
Le détacha et voilà notre docile
compatriote, désorienté,
Entre l'eau et le manger, il hésita un instant, hébété
Il ne put prendre sa décision. Par quoi commencer?
Ne pouvant choisir, il mourut le baudet, assoiffé et affamé.
Depuis ce désastre qui a affecté notre noble et pacifique race,
On a décidé de maudire ces théoriciens zélés et fugaces.
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TAREK ..... Â Le 10 Mai 2021.
"Dilemme poussé à l'absurde...."
Le choix est d'autant plus difficile qu'il n'y a pas opposition entre les deux propositions.
Un être humain choisirait , d'abord, de boire mais ce pauvre âne a tellement faim et soif
qu'il voudrait satisfaire ces besoins aussi vitaux l'un que l'autre.
Le poète nous invite dans ce poème à réfléchir sur les dilemmes que nous sommes amenés à résoudre dans notre quotidien.
Pour quelle solution, opter entre plusieurs choix?
Vais-je suivre ce personnage plutôt que celui -là ?
Quel piège dois-je éviter?
Au croisement de chemins, quelle voie prendre pour ne pas se perdre dans sa vie
sans oublier ses valeurs et le respect dû aux autres.
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Extraits :
"...Les dilemmes courants incluent: classique , éthique et moral.
Dans les débats contemporains, il est souvent question de dilemmes éthiques ou moraux, qu'on appelle aussi « conflits de valeurs ».
Il s'agit de situations où les valeurs et les principes entrent en opposition et rendent les décisions difficiles......"
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.."Décider et exercer son libre-arbitre, c'est accepter de prendre des risques, écouter le mouvement de la vie en soi et lui donner son assentiment, parfois au prix de la raison.
Décider, c'est accepter de s'engager dans une voie, acte indispensable pour ne pas subir la terreur de l'indécision dont parlait Maïmonide
et dont Hamlet est la représentation la plus magistrale face à une indécision fatale.
Ne rien décider, et donc ne rien réaliser, est en fait une façon de ne pas assumer les conséquences de ses choix
et, quelque part, de préserver sa toute-puissance imaginaire.
Dès lors, décider est plus important que la décision elle-même.
Pour le philosophe Descartes, la notion de libre-arbitre repose sur celle de choix et non de décision:
faire preuve de libre-arbitre, c’est être capable d’arbitrer en raison, de choisir de satisfaire un désir plutôt qu’un autre.
Choisir, c'est écouter les arguments de sa raison et en tirer les conséquences logiques.
L'écrivain André Gide le résume en affirmant que "choisir n'est pas tant élire qu'exclure"....
Mais choisir – et donc exclure – peut parfois se révéler cornélien et nous mettre face à un véritable dilemme....."
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Merci Tarek pour cette fable dont la morale nous interpelle
et qui propose, comme souvent, aux lecteurs , un sujet existentialiste et existentiel des plus importants.
Plume talentueuse dont j'ai toujours plaisir et "curiosité" à lire vos poèmes.
Amitiés
Nat
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