J’autorise les roses à poursuivre leur quête ,
Le parfum des cigales à danser à tue-tête,
Que les oiseaux bourdonnent aux oreilles des arbres
Même lorsque ma peau s’étendra sous le marbre.
J’autorise la pluie à couler dans les yeux
De la terre, à l’amour de tenter l’amoureux!
Que le ciel innocente les échecs du cœur
A l’exorde arrogante de ma derrière heure.
J’autorise la joie à gifler mes complices,
Que leur plaie se transforme en jolie cicatrice,
Sans regret, ô voyage, comment faire sans moi?
Accroître à l’évidence ce qui pousse déjà ...
J’autorise l’enfance à salir Page Blanche;
A coups de poésie, griffonner sa revanche
Au pouvoir pondéré, que la fièvre l’emporte!
Jusqu’à ce la mort, à mon tour, ne m’escorte.
J’autorise, dès lors, mon regard à déteindre
Sur le corps des vivants qui n’ont plus rien à craindre:
Passage de témoin, témoins de la beauté
Avant que je ne passe de l’autre côté.
J’autorise le monde à refaire son histoire,
Ne gardant que l’amour comme seul étendard.
Que l’on lègue aux farceurs le goût de mes grimaces
Puisque une fois parti, j’aurai cédé ma place.
J’autorise, bien sûr, mes quatre créations
A sourire à la vie, à la moindre occasion.
Que leur chair soit tendre et leur bouche entichée,
Sans quérir l’agrément de leur père bien-aimé.
Quant à toi, mon amour, élixir de mon être
Qui abreuve mes sens, promets-moi de renaître
Dans les bras d’un autre homme aux câlins délicats.
(Mais...)
Laisse-moi t’interdire de l’aimer plus que moi.
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"Le monde a soif d'amour : tu viendras l'apaiser." A. R.