- Allons ! Qu’avez-vous donc, ce matin, mon Ami,
- Ne vous a-t-on servi qu’un sourire à demi ?
- La servante, au lever, devrait mettre sur table
- Un café bien fumant d’un geste charitable
- Des mouillettes roussies, un œuf à peine cuit
- Tout cela, souriant, pour quitter votre nuit.
* Mais vous, vous me semblez d’une mine agressive
* Qui m’incommode fort, me gêne et me lessive.
* Ne vous a-t-on appris d’une honte à bas coût
* Que l’on doit en amène éviter un surcoût
* Décidé par un juge aimant le savoir vivre.
* Ceci est dit oukase issu d’un ancien livre.
- J’entends mal, ici même, en votre prompt répons
- Ce qui mal exprimé peut s’ouïr fort abscons.
- Auriez-vous en horreur de donner des caresses
- Pour montrer à vos gens de domptables tendresses.
- Hé bien ! Apparemment vous demeurez infâme
- Et troublez de chacun le penchant de son âme.
* En ce matin serein cessez de sermonner !
* L’outrecuidance est sotte et ne peut que donner
* De l’humeur à proscrire à son fier pourvoyeur
* N’étant aux yeux des bons qu’un faraud aboyeur.
* Au contraire en ces lieux on aime le modeste
* Qui donne et puis agit sans demander son reste.
- Je crois voir Don Quichotte en Vous mon bon Ami
- Planté là sur vos pieds comme un vrai salami.
- Quand les moulins d’avant n’étaient point Éoliennes
- Vous faisiez votre beurre avec vos tyroliennes.
- En troquant votre luth pour un harmonica
- Vous mites le noyer au rang du formica.
* Je ne puis accepter cette ignoble démarche
* Qui me dit que vous êtes un odieux patriarche.
* Choisissez pour ces jeux un perdreau de l’année
* Dont l’âme est en corps pur sans être condamnée.
* Allez votre chemin, regagnez la demeure
* Où l’on sait vous servir à n’importe quelle heure.