(En ces temps difficiles, heureusement il y a le rêve...)
Dans l'au-delà de ma raison,
Subtilement pousse en mémoire,
Et s'y prélasse en floraison,
Une mélodie dilatoire.
Dès le matin que ciel me tend
A contempler de ma mansarde,
Au détriment de qui m'attend,
La voilà qui vient, qui m'attarde.
Dans le ressac des vêtements,
Cintres heurtés, quand je me magne,
J’entends avec ravissements
Ces tintements de la montagne.
Dans les myrtilles d'un haut-lieu,
J'avoue je suis sur un nuage…
J'en dégringole ! Au nom de Dieu !
Au klaxon du covoiturage…
Le balancement de l'auto,
Me replonge dans mon hamac,
A suçoter un Mojito,
Ombré sous un plant de tabac.
Soudainement surgit le taf,
Et la mélodie se transforme
En un bruyant rap de mataf,
Qui me fait rentrer dans la norme.
Mon rêve est aux porte-manteaux,
Loin de mon boulot prosaïque,
Mais je tends l'oreille aux vantaux :
La mélodie me fait la nique.
Ni règlement et ni décret,
Ne peut au réel interdire
La porte du jardin secret.