Valence d'Agen, escapade pigeonnière...
VALENCE D’AGEN
ESCAPADE PIGEONNIERE
(26-28 Mai 2009)
Nous sommes partis de Pins mardi matin à huit heures quarante-cinq sous un ciel maussade, pour ne pas dire breton… Mauvaise surprise, la rocade est bloquée: grèves et manifs, pas de bol! Et ce n’est qu’à dix heures quinze que nous accédons à l’autoroute de Bordeaux.
On sort à Moissac, ville à découvrir – nous connaissions Castelsarrasin par des expos à la galerie municipale - Moissac est une jolie bourgade sous tous rapports, architectural et culturel. Passage important des pèlerins de Saint Jacques. Visite obligée de la galerie Graal (un régal) du cloître, du syndicat d’initiative pour la doc régionale. Nous n’allons pas plus loin que la place des Récollets, car il pleut. Petit magasin de pierres et bijoux, qui permet de faire plaisir (double quatre et double six) ambre toujours…
On va déjeuner à la cafétéria Leclerc… A oublier, sauf les tee-shirts bleus de Simone (Elle en cherchait depuis longtemps)
A midi et demi, direction Valence d’Agen par la route des pigeonniers en suivant la Garonne et le Canal latéral. Malause et son pigeonnier escalier, Pommevic et les bords du Canal. Recherche du pigeonnier octogonal vu sur la doc. Enfin trouvé après vingt kilomètres d’errements dans les gravières de la Garonne et pas grâce aux explications enfumées d’un gars du coin (Gag genre bègue, je me comprends)
Autour de Valence, Goudourville et son château, Lalande et autres hameaux typés. Jolis pigeonniers, pied de mulet, carrés, sur pilotis, ronds, octogonaux, solitaires ou intégrés aux gentilhommières, souvent abandonnés, presqu’en ruine ou privés. Nous croisons des cohortes de pèlerins, cheminant souvent en famille, avec le barda qui va bien, souriants et diserts. Avec ce temps pourri: l’exploit!
A l’assaut d’Auvillar, superbe cité perchée, surplombant le fleuve où fut un relais commercial important. La vue est magnifique, la halle ronde (célèbre), la cathédrale, le centre ancien et les relais de pèlerins.
Nous redescendons vers Saint-Loup et son pigeonnier en tour carrée sur arcades, avant d’arriver à Valence, sa mairie et le syndicat d’initiative et pour finir le Castel de Laurette, notre base de randonnée.
Super bien l’accueil et logis avec piscine. Notre chambre comme les lieux est tapissée d’affiches de cinéma dont certaines raretés font partie de la grande histoire des salles obscures.
Nos hôtes, d’abord Laurette, dont nous allons savoir que dans ses autres vies, elle fut parisienne et secrétaire particulière d’un chevalier d’industrie et magnat de la presse, jusqu’à sa disparition entourée d’un certain mystère, dans une clinique de la capitale…Ensuite toulousaine, gestionnaire de salles de cinéma UGC de la place Wilson (ça explique l’impressionnant fond d’affiches dont nous compulserons les fleurons.) Avec l’arrivée des grands complexes extra-muros, largue tout pour se lancer dans les chambres d’hôtes, et exercer ses talents culinaires….
L’homme de la maison, son compagnon, est polonais. C’est lui qui s’occupe des travaux et de l’entretien du gîte… et de la Patronne. Sympa, convivial, imbattable à l’apéro (polonais oblige) Il mettra en route la piscine à contre-courant rien que pour moi le lendemain (quel pied!)
Donc, apéro et dîner plein de petites choses délicates et délicieuses sur fond de discussion à bâtons rompus sur des sujets divers et avariés à fortes consonances culinaires; plein de trucs et de recettes échangés. Le courant passe…
Mercredi, il fait pratiquement beau. On déjeune de confitures sublimes, maison bien sûr. Et nous voilà partis pour Lauzerte, par les petites routes à pigeonniers. On passe donc à Gasques, Saint-Clair, Castelgarat, très beaux villages fleuris. Les pigeonniers, il faut les trouver ou pouvoir les approcher…Beaucoup sont en ruine. Le pays est beau, collines et vallons verdoyants, vieilles pierres et fermes…
Lauzerte est une cité fortifiée haut-perchée. Ce jour-là , petit marché, avec plein de trucs qui font envie, fruits et légumes, fraises et cerises! Et de l’animation: plein de gens du cru, avé l’accent. Château, place et cathédrale médiévales, fortifications. Le SI est très sympa. On casserait bien une croûte, mais pas moyen de trouver un petit resto. Donc retour sur Valence. Au passage sur la route, un carton sanglant propre à couper l’appétit. Golfech, Lamagistère, toujours rien à notre goût, c’est vrai qu’on est tôt dans la saison. Finalement on atterrit au resto-bistrot d’Intermarché à l’entrée de Valence (Très bien) mais à une heure et demie…
Après le caoua, objectif Donzac par Lamagistère et la centrale de Golfech (Très impressionnante) Donzac city est charmante, mais le conservatoire des métiers, notre objectif, n’ouvre qu’à quinze heures. On pousse donc jusqu’à Dunes, very bien aussi, puis à la poursuite d’une tour templière qu’on nous à signalé: safari de vingt kilomètres pour une ruine minable… Heureusement que la campagne est belle.
Le Conservatoire des métiers d’autrefois: il est pour nous tous seuls. A ne pas manquer, c’est superbe. Période 1850-1950 pour tout, commerce, artisanat, agriculture, école, médecine, dentistes, forge et mécanique, toute la vie rurale. C’est très bien fait et ça touche au cœur notre génération de papys. La salle de classe me transporte d’un coup à l’ancienne communale de François-Durand à La Seyne. La brillantine Forvil et shampoing Dop, Bhyrr et consorts; je crois entendre Zappy Max, Jeanne Sourza et Raymond Souplex! En plus il y a expo de faïences locales et des peintures! Quel pied! L’hôtesse d’accueil est très sympa… A retenir pour exposer un jour mes peintures? On y passe plus d’une paire d’heures.
Retour à Auvillar, compléter la visite, puis chez Laurette. Intermède piscine pour moi, puis repos.
Apéro a sept heures et demie, avec un jeune homme sympa de quarante sept ans, un vendeur itinérant d’appareils photo pro Nikkon, (un habitué) et une copine parisienne de Laurette, une rombière hyper bourge rigolote. Laquelle rombière est de Guyane(!), épouse d’un notaire parisien, habite une résidence secondaire à Auvillar (Elle nous a vu passer). Le mec possède un avion privé, ça facilite les navettes Paris Agen.
Tout un poème, l’amie parisienne: a tout vu tout entendu. Elle s’est pointée avec un grand chapeau, cape de nuit et bagouses, très class, la septantaine pas loin. J’échappe de justesse au baisemain. Diserte et conviviale, la dame! Quelques apéros plus loin, on sait tout (dans le désordre): Ah, vous étiez à Auvillar today? Vous êtes passés rue Machin, je vous ai aperçus! Alors vous avez vu ma maison, c’est la plus belle! (On est confus, on n’a pas vu…)Mon premier mari, oui on était outremer à Madagascar (What a surprise! Me to!) On ne s’entendait pas alors je suis rentrée, et ce vieux sybarite, a passé l’arme à gauche avant le divorce, j’ai tout récupéré, juste retour des choses (apparemment, il y avait le paquet, dont la maison d’Auvillar) Vous étiez en Guyane, j’y ai vécu, j’ai une maison en Martinique, on y va de temps en temps… Mon mari, c’est un trésor, il me laisse faire tout ce que je veux…
Entre amies, elles ont fréquenté du beau monde. Et nous voilà partis dans les anecdotes parisiennes, qui confirment point par point ce que nous connaissons de notre hôtesse, plus une fréquentation amicale de quelques célébrités du show-biz, dont notre poupée Barbie nationale et autres représentants du microcosme politico-artistico-friqué. Elle est inépuisable….La nuit l’avale tout de même, chapeau et cape, et on va se coucher, ravis de cette soirée psychédélique.
Brèfle, on a dîné chez Lucullus: cuisine raffinée, saint-jacques, brochettes de dos de cabillaud au jambon cru et purée de pois chiches, tarte maison, dégustée au dessert. Bon, les vins, l’homme, y connaît! Je botte en touche pour le digestif, y en a qui ont le gosier en pente, et me satisfais du caoua…..
Jeudi, lever à huit heures, P’tit-déj copieux, échange de recettes, cadeaux confitures, bisous, bisous, on peut revenir… Tempête de ciel bleu!
Nous repassons à Moissac terminer la visite gâchée par la pluie : Rue des Arts, boutiques, places, cathédrale Saint-Jacques, les bords du Tarn…
Belle ville, vraiment, par rapport à Castelsarrasin, déjà pas mal.
On rentre par la route, campagne radieuse, Beaumont de Lomagne, intéressante, SI accueillant, des pistes pour d’autres pigeonniers. On pensera à revenir le jour du marché. Route vers Cadours, on bifurque avant sur Cox où nous serons à midi pour déjeuner chez Annie, resto couru, pas cher et convivial, table commune, menu du jour, population de travailleurs et techniciens qui causent les langues de l’Aérospatiale. C’est le genre de truc où quand tu penses qu’on va vers le dessert et café, t’en es juste au hors d’œuvre (Quinze euros, boisson comprise) ah, la terrine d’Annie! Et ce n’était que le «petit menu»
Et nous voila rentrés à la maison, assez contents ma foi. J’ai fait provision d’images qui vont solliciter mes pinceaux… « C’était bien, chez Laurette…. »
Parceval
