Une légende du coquelicot. Echo à poèteamateur
Une légende du coquelicot
Coquelicot m’a dit : Sais tu d’où vient le sang
Qui, d’un rouge vermeil, inonde mes pétales ?
C’est celui d’une fée qui, de passion fatale
S’éprit d’un très beau roi, cruel et très puissant.
Elle en eut une fille à la beauté magique
Et le père en tomba follement amoureux,
Et voulut l’épouser et versa, malheureux
Le sang de son Ă©pouse en un matin tragique.
A l’endroit du martyre poussèrent des fleurs
Dont la couleur était mémoire de ce crime
La princesse tomba au profond de l’abîme
De la folie, et rien n’arrêta plus ses pleurs.
Le roi fit enterrer ces terribles consciences,
Croyant les Ă©touffer au profond de la terre
Et, pendant des années, il vécut solitaire,
S’efforçant d’oublier l’horreur dans l’insouciance.
Mais un jour il voulut refaire son domaine.
Du château, ouvriers longuement s’activèrent
Mais quelques mois après, par surprenant mystère
Fleurs de sang couvraient tout, effrayant phénomène
Ils avaient attendu vingt ans, que l’on retourne
Le sol où leur semence avait été cachée,
Coquelicots vengeurs, montrant que les péchés
Rattrapent leurs auteurs avec le temps qui tourne.
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)