Les falaises paraissent à des aiguilles
Les vagues serpentent comme des anguilles
Les poissons qui ont desormais un court temps rêvés
Ne sont plus maintenant que des poissons crevés
Pourtant voyageur tu éffleures ce vil chemin sablonneux
Le ventre vide , la nature ne t'offre que ce bleu camaieu
Toi qui a connu la guerre qui t'as rendu vieux
Avant que ce ciel ne soit devenu moutarde
Ô tant j'aimerai retrouver ma femme il me tarde
J'abhorres cette mer de sable qui assèche la bouche
Tout en rêvant de me poser une nuit dans ma couche
Ô toi mort qui me guette depuis des lustre
Que n'as tu a faire de moi simple rustre
N'as tu point assez de quidam pour assouvir ta faim
Hommes ,vieillards ou dames qui n attendent que la fin
Ô vous ignobles messieurs vous qui vous prenez pour des dieux , ne voyez vous point l'envie
De simples mortels l'espoir de devenir vieux , le dos voûté par la terre d'une simple vie
Les arbres sont déjà morts tout autour de moi
J'entends les roses des sables suppliant l émoi
J'écoute le chardon bleu s'éteindre au soleil brûlant
Et les vents éxécrables sur mon squelette hurlant
Toi dieu maudit , créateur de vies et de morts
Laissant aux humains dans la bouche les mors
Ainsi donc finit à cet instant ma vie misérable
Le ventre affamé adossé à ce fétiche érable
Me laissant le visage fouetté par ce vent et tant amaigri
M'abandonnant à cette terre qui n'est plus qu'aigrie
Puisqu'il en est ainsi , viens donc me quérir
Puisqu'il en est ainsi , je suis prêt à périr
Tenant dans ma main cette missive pour toi ma dulcinée
Dans ce chemin vérolé ou tout n'est plus que calciné
Lettre de ton maxime enflammé
Au detour des maxims enragées
Mort à vingt ans le fusil a la main où grouille tout autour de moi les rats
Mort à vingt ans où partout se nappe le ciel de jaune , où vit le choléra
Sur cette plage de Normandie
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la nostalgie est un bouquet de fleurs enfoui au fond de votre coeur ,
qui vous embaume quand remontent les souvenirs du bonheur ,
yohann