Gustave le canard sauvage
Était toujours en voyage.
Même en plein après-midi
Il n’était jamais chez lui.
C’était un bel animal
Qui se donnait bien du mal,
Pour parcourir le pays
Et livrer tous les colis.
Il était plus qu’un facteur,
Il avait vraiment bon cœur
Et ici je vous le dis,
Il n’avait que des amis.
Charlotte la grenouille verte
Mettait tout le monde en alerte,
Pleurant du matin au soir
Voulant une fleur pour sa marre.
Mis au courant aussitĂ´t,
Il enfilait son manteau
Et tout juste une heure plus tard,
Lui livrait un nénuphar.
Le jour oĂą le coq Benoit
Tout Ă coup perdit sa voix.
Gustave alla tout de go
Lui apporter du sirop.
Je vais mĂŞme vous raconter
L’histoire de l’été dernier…
Il y avait dans la forĂŞt
Un jeune couple de furets,
Qui commandèrent au bon Dieu
Un enfant, pour ĂŞtre heureux.
Mais plusieurs mois s’écoulèrent
Et malgré bien des prières,
Le bon Dieu très occupé
N’apportait pas de bébé.
Gustave eut vent des ennuis
De nos petits amis.
N’écoutant que son courage
Il entreprit le voyage,
Volant trois nuits et trois jours
Vers le Bon Dieu de l’amour.
Et voilà qu’un beau matin
Gustave arriva enfin,
Fatigué mais très heureux,
Avec le colis précieux.
Ce jour-là ce fût la fête
Et l’on décida tout net,
Que notre Maire c’était lui !
On chanta toute la nuit…
Mais ce qu’on ne savait pas,
Encore tout Ă notre joie
De mettre Gustave à l’honneur,
C’est qu’il n’était plus facteur.
Puis Gustave s’installa
Et bientĂ´t se maria,
Avec une canne du canton
Qui lui donna deux canetons.
Oh ! Il fait bien des voyages,
Pour les besoins du village
Et il passe beaucoup de temps,
À s’occuper des enfants.
Oui bien sûr c’est un bon Maire,
Qui fait tout pour satisfaire,
Les désirs de ses amis
Et nous sommes heureux ici.
Mais quand on pense Ă Gustave,
L’ami fidèle et si brave,
Tout au fond de notre cœur,
On regrette notre facteur…