J'oublie les graffitis, tracés sur ma jeunesse
Comme si Jemanja avait tenu promesse
J’écris ma poésie,
Sur du papier buvard
Quand l'encre me trahit,
J’étrangle de mes mains
Tous les mots érudits,
Tous les mots de bavards,
Rêvés sans lendemains
Mes mains de mâle, mes doigts au goût de sel
Se sont enguirlandés, du Brésil aux Antilles
Se sont laissés aller, j’ai cru avoir des ailes.
Je pense à toi Jemanja, J’ai les boyaux en vrille
Dans les reins j'ai du feu
Dans mes veines des nœuds
Sans toi dans ma couche, je ne couche pas là
Je m'endors en te cherchant dans la caïpirinha
Je te sers des vers cons, quand la vie me bouscule
J'ai l'impression de n’être qu’une simple virgule
Une simple suspension entre deux œuvres d’art
Une sorte de mec dessiné au hasard
Une espèce de son détecté au sonar
Un poète au long cours sur un quai de Bahia
Un marin oublié sur Copacabana.
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"Ce qui a le moins vieilli en moi c'est ma jeunesse"...Et il escaladait l'échelle appuyée à rien pour aller marier une girouette au vent