Je garde un souvenir authentique
D'un Noël lorsque j'étais gamin
Passé chez un vieil oncle excentrique
Que l'on surnommait l'Américain.
Non pas qu'il venait des Amériques
Mais il avait mis dans son jardin
La carcasse d'une vieille Buick
Repaire de mon cousin Germain.
En fait Germain c'était Dominique,
Mais pour mon oncle quand des cousins
Se retrouvaient, c'était sa logique,
Ils devaient tous s'appeler Germain !
Pour Noël pas de déco magique,
Juste quelques branches de sapin
Et une mini crèche en plastique,
Enfin...ce qu'il en restait du moins.
Car au milieu de cette relique
Qui avait dû connaître Verdun
Les pauvres personnages bibliques
Étaient si vieux qu'ils avaient déteint.
Cela donnait un effet comique
De voir que ceux censés être bruns,
Joseph et le bœuf, époque épique,
En étaient devenus rose ancien.
Jésus aussi était atypique
À sa place un simple caillou peint
Le premier ayant chu, c'est tragique,
Dans la cage du gros lapin nain.
D'ailleurs ce lapin blanc boulimique
Aurait, d'après l'oncle Américain,
Dévoré la guirlande électrique
La même année que l'enfant divin.
Il paraît qu'à cause des coliques
Qui lui compressaient trop l'intestin
Les ampoules prises de panique
Auraient fait clignoter le lapin !
Croire à cette scène féerique
Comme au Pèr' Noël ou aux lutins
Ça crée des souvenirs fantastiques
Qui font briller nos yeux de bambins.
Joyeux Noël à tous.
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