S’est-il créée vide à l’absence ?
Pleure t’il … sur le sol, des feuilles
Qu’un souffle de vent a botté
Vers leur dernière destinée
En changements qu’ici s’endeuillent !
Tout arbre est en ses pleurs d’automne
À l’heure, aux paupières chagrins,
Dans la grisaille des matins
Quand s’étend saison monotone !
Quand tous les espoirs se mutinent
Au haut-le-cœur d’un lourd passé,
Novembre s’en vient appuyer
Sur toutes douleurs intestines…
S’est-il créée vide à l’absence
De ce temps tournant au trépas,
De ce mutisme Ă petits pas,
Lorsque saigne l’âme à outrance ?
Or, le ciel a couleur bien sombre,
L’errements court où tout se tait
Déterrant les dégâts secrets,
De jours qui furent en pénombre !
Et une Ă une feuilles tombent
DĂ©nudant branches oĂą se noue
Cette agonie, mise Ă genoux ,
Et fleurs Ă mettre sur nos tombes !
S’il est barrière à tout silence,
Aux murs dressés de vœux en vain,
D’absence au devenir malsain,
Les souvenirs sont en souffrance !
N’ avons nous, tous, en nos mains sages
La prévalence à implorer
Tout ce ciel qui peut pardonner
Bien des erreurs … et leurs outrages ?
Si vous saviez… combien mes roses
Ont ce parfum si délicat
Que vient humer l’heure sans joie,
En baume Ă©levant douce osmose !
C.Chandy
2 11 2020
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« La poésie - par des voies inégales et feutrées - nous mène vers la pointe du jour au pays de la première fois.  »
de Andrée Chedid