Les douces grappes de la treille
Pendent encore, si bien bronzées
Par les tièdes rayons du soleil
Des dernières journées de l’été,
L’automne le moment pluvieux
Des champignons et des marrons,
Des vifs souffles de vent déchainé
Et des premiers cotonneux flacons,
Saison des couleurs bigarrées,
De l’ocre de glaise au vif carmin,
Sous l’immobile ciel embrumé
De bourrasques et de crachin.
Pendant que les branches dénudées
Frémissent et s’agitent en tous sens,
En funèbres pleureuses louées
Sans larmes et en fictive assonance,
Valsez légères feuilles ambrées,
Tournoyez en tête à queue sans fin,
Au rythme des vents acharnés,
A travers la forêt et les chemins.
Tapissez les sous bois humides,
Irisez les lisières des bosquets,
De vos couleurs vives et splendides,
Enjolivez les étroites laies.
Ondoyez sur les flots de la rivière,
Doucement, louvoyez de bord en bord,
En batelières de courte croisière
Dans vos nuances versicolores.
Car, à l’ultime endroit du grand bal
De la dernière valse des adieux,
Vous attend le sommeil éternel
Au fond de l’étendu étang fangeux.
Bari-