Oyez, oyez bonnes gens,
soyeux heureux, n'écrivez pas vos maux
parfois ça dérange les trop bonnes gens
de toute manière, une fois là haut !
Tout là haut on vole comme les oiseaux
on papote à tout va avec les étoiles
on peint même un bout d'arc en ciel
si l'on oublie pas d'embarquer pinceaux...
On fait des rencontres au paradis des déchus
les pauvres hères qui traînaient les rues
le cul par terre la main bien trop tendue
des catins, des vauriens toujours mal vêtus....
Tous ceux qui n'ont pas pu chanter tous les jours
qui ont eu de grosses et petites larmes pour armes ...
pour émouvoir, pour dire tout leur amour ...
malgré la souffrance vécue jusqu'à rendre l'âme...
Mais pour comprendre toutes ces douleurs ...
il faut les vivre...les avoir à fleur de peau lues ...
que comprenez vous, vous le juge des déconvenues ?
si vous n'avez souffert, taisez vous donc, un peu de pudeur !
Le temps m'a convaincue on emporte avec soi ...
quelques bagages et à l'intérieur pas de vêtements
pas de bijoux, pas d'objets mais toute la bonne foi...
survivante d'une existence désenchantée de tourments.
Et quand le juge des déconvenues viendra juger ...
j'espère qu'il en aura un peu baver lui aussi ..
car pour entendre la douleur d'autrui..
une bonne vue, un bon coeur, et la fine ouïe ....
et un passé, un présent, un futur bien balafrés...
Isabelle le 20 septembre 2020
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