« VIRGINITE"
J’aurais aimé la voir recevoir tous mes mots,
Mais elle reste là , réfractaire et frigide.
J’ai beau la caresser d’une main peu rigide
Et câliner son grain, piano, pianissimo…
Mais il ne sert à rien, elle reste glacée,
Ne veut pas recevoir et je veux tant donner !
Aucun terme pourtant qui pourrait détonner,
Ni non plus de parole impolie, déplacée.
Cependant elle est là , plus pâle que jamais,
Je me fonds dans le blanc. Je m’enfonce et m’enlise.
Mon esprit s’engourdit, sombre et se fossilise.
Plus rien ne me retient, je suis mort désormais.
….
Quand soufflera le vent, avant que l’eau submerge,
Laissez la tournoyer, s’accrocher à la branche
Qui la déchirera. Car une feuille blanche
N’a pas lieu d’exister tant qu’elle reste vierge !