A en disséquer l'encre....
Certains jours je pensais être malade,
qu'il fallait me soigner, en parler ...
prendre quelques comprimés...
docteur j'ai l'écriture nomade.
J'écris même sans plume à la main...
mes yeux dessinent des mots,
conjuguent le verbe à tire larigot
à en être ivre sans boire le vin.
J'écris quand les autres papotent
au coin d'un feu d'hiver sans neige
j'attends que pleine lune frappe à ma porte
je crois qu'elle aime aussi remplir ma page.
Certains jours je pensais être malade,
qu'il fallait coûte que coûte trouver remède
cela ne pouvait continuer écrire n'est pas vivre
je ne pouvais pas poétiquement survivre....
J'écris quand le jour se lève méthodiquement
un à un il revêt ses lumineux vêtements ...
les habits qu'il avait ôté un à un la veille ...
nom d'un chien...j'en perds le sommeil.
J'écris quand le soir se dépose en petites touches...
de plus en plus noires pour arriver à la nuit ...
tout ce que je crée à la lueur de l'insomnie
en animal blessé, traqué...en solitude farouche.
Pour ne pas trop parler, parce que cela nuit ...
pour me taire aussi dans les moments sacrés...
quand le silence s'impose et se couche sur papier...
j'écris à en disséquer l'encre, à en autopsier ma poésie.
Isabelle le 12 septembre 2020
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