J’aimerais un jour, aligner mes planètes
Et que mon crâne repose sur mon squelette,
Mais mes idées noires polluent ma tête.
J’aimerais un jour dérouler
Mon histoire.
Sur un chemin, tout le long, la déplier,
Pas à pas, borne à borne, la cheminer,
Franchir les dérives, les passages à vide,
M’abriter des tourments, des chutes,
Esquiver les chocs, les éboulis, les failles,
Traverser ces torrents de peines,
Et continuer,
J’aimerais un jour revisiter
Mon histoire.
Trouver les portes dérobées,
Prendre les clés des pièces cachées,
Découvrir les passages secrets,
Éclairer les recoins obscurs,
Allumer les cierges dans la chapelle,
Raviver les couleurs des vitraux,
Et continuer.
J’aimerais un jour apprendre à écrire
Mon histoire.
En belles lettres, sans ratures,
Avec mes doigts sur le stylo,
Sans m’agripper, sans relâcher, tout d’un trait,
Mordiller le crayon quand c’est trop dur,
Bien pointer le point en fin de ligne,
Les non-dits, les secrets, dévoiler,
Et continuer,
J’aimerais un jour apprendre à lire
Mon histoire.
Sans hésiter, tout d’un trait.
Avec le doigt, suivre la ligne,
Pied à pied, mot à mot, sans pleurer,
Sans crouler, sans m’écrouler,
Aller jusqu’au bout,
Et fermer le cahier,
Et le classer.
Pour qu’aucune idée noire pollue ma tête
Pour enfin, aligner mes planètes
Et que mon crâne repose sur mon squelette.