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     La croisĂ©e des chemins.(nouvelles).
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Expéditeur Conversation
cherif
Envoyé le :  6/8/2020 20:23
Plume de satin
Inscrit le: 23/7/2020
De: oran algerie
Envois: 37
La croisée des chemins.(nouvelles).
Depuis belle lurette (1), il n’y avait que Dieu, et Oran ma ville natale.
Sanaa ressemblait à Oran, toutes deux éblouissantes et conservatrices, tirant de la méditerranée une grande part de leur mystère.
Pourtant, ma mère était différente de ce contexte: autoritaire et prête à tout, elle me paraissait dure comme le granit…A présent, je cherche la croisée des chemins, je souhaite d’engloutir en ce lieu les horreurs et les catastrophes, mais ne sachant ce qui m’échoit, tant je me sens affaiblit jusqu’aux tréfonds de mes entrailles: sans Sanaa, Oran me semble devenue triste, dénuée d’importance et comme occultée par un épais rideau de fumée. La ville a ouvert ses portes pour qui cherche un havre paisible à son existence pour semence de vie et graine d’amour. Pourtant, certains ingrats l’ont bafouée, la rendant coupable en reniant tout bienfait.
Oran, ta mer ne m’inspire que néant, car Sanaa n’est plus que vague sur mes peurs; ma vie se vide de sens et l’essence de mon être ne crois plus en personne…
Je suis un vivant gisant qui médite sur le lit de sa vie: je revois sans cesse l’image d’oiseaux migrateurs qui franchissent la ligne de Greenwich pour voler vers l’orient; mes ailes se brisent mais je pars quand même avec eux pour un grand voyage, juxtaposant la pensée d’un homme se suicidant sur la poitrine d’une femme qui a cru en lui, le voyant héro, mais quittant le lieu dans la précipitation.
En moi, quelque chose de surnaturel et d’étouffant fait affirmation de ce que m’avait dit un Derviche rencontré à l’improviste dans une rue; avec l’abus d’un rire moqueur, il m’a informé d’un présage:
« Tu me sembles bizarre…Mais le plus étrange est que tu m’apparaît comme un être emprisonné entre feu et flamme … Non! N’attends pas que l’on te délivre… Cette flamme est en toi, elle te traîne en martyre dans un feu que tu attises toi même »
Puis il fit silence un instant, avant de se décider à partir, ajoutant après quelques pas:
« Il ne te reste de salut que dans la prière! »
Et il disparut de mon espace, ce fut comme si la terre venait de l’engloutir.
grave; présent, je suis persuadé de la concrétisation de ses dires, me pliant à cette évidence.
vaste regard aux yeux sombres: je te vois femme de lumière et le vent fait danser tes cheveux, mais tu est pays dans une plaie béante où saignent des discours partisans.
Je revois ce jour de notre rencontre, c’était sur la Corniche, Sanaa semblait vouloir cacher la nostalgie d’un rêve qui mouillait ses yeux, je percevais beaucoup de sympathie et d’angoisse aussi…
présent, les vagues déferlent de la mer contre l’unisson de notre for intérieur (2) pour brisant des silences , le fracas fait consciente nudité devant l’horreur et la tragédie, je suis là, pleurant jusqu’à révéler des ressentiments, sur le malheur de notre séparation …Et puis de nouveau, je ressens l’instant bénit de ma surprise lorsque Sanaa s’endormit finalement, sa tête délicatement posée sur le refuge de mon épaule, son souffle frôlant par ma joue nos cœurs réunis dans la tendresse. Je ne savais pas qu’un tel délice est possible…j’aurais aimé qu’il soit infini…Et puis ce fut l’adieu…Elle descendis l’escalier, se retourna un bref instant, faisant un signe de la main et accompagnant ce symbole par un dernier sourire avant de fondre parmi la mouvance d’une foule emportant ma raison d’être.
Devant moi, dix marches couleur de sang, j’aurais voulu vaincre l’impossible, sauter d’un coup l’obstacle , la rejoindre pour me souder à ses côtés, influer sur une décision dont le caractère me semblait dénué de sens, mais j’étais incapable de changer le cours des événements, pressentent un danger ... Alors je ne fis rien…
Aujourd’hui, le temps estompe un visage dans le brouillard de ma nostalgie, une image sans trait la remplace et il me semble soudain entendre la voix de ma mère lorsqu’elle prit un jour à mon encontre une grave décision:
« J’ai décidé, cela est irréfutable, une décision sans appel…irrécusable! »
Oh maman! La diversité n’est-elle clémence enracinant un nouvel arbre dans la terre! Solide comme le chêne qui affronte bien des tempêtes… Saisi par une indicible tristesse, je quitte ma chambre et je déboule dans la rue, et puis c’est l’errance, je cherche Sanaa dont les mots hantent à nouveau mon esprit:
« Si tu me cherches, sache que je ne suis autre que sobriété sur d’humbles visages, je suis la modération qui fait souvent défaut à bien des orateurs »
Oh! Si tous les protagonistes pouvaient comprendre!
Mais ainsi vont les choses qui demeurent en la multitude, et je me sens à présent étranger dans la ville qui m’a vu naître abandonné à la faiblesse. Bien sûr, elle a d’autres couleurs et ses formes diffèrent selon le regard des non autochtones, mais j’écoute à présent la voix qui parle dans mon âme: « Vas, sors de ta ville mythique en emportant pour seul bagage ton impossible rêve, entre dans la lumière des anges: j’absoudrai de par moi tes pêchers en endossant ta faute, mais garde moi bien de tes questions ».
Mes yeux regardent l’infini, l’atmosphère me suffoque, c’est l’annonce d’un été implacable, je m’adresse au néant qui m’habite pour lui dire ce dieu d’enfer qui règne en ce mois de juillet .
ravisseuses du rameau tendu de l’olivier, vos épis nourriciers qui dansent ne me tourmenterons plus car un parfum Berbère me fait voyage en la cité de lumière dont les ponts se sont effondrés; laissez la se réjouir mais laissez moi labourer la mer pour y semer l’algue d’espérance; et quand bien sonnerait un glas, le bâton de Moïse me sauvera .
J’ai suivi le tunnel de la liberté sans savoir où j’allais, marchant et trébuchant parmi des tombes. Je suis en quête de sérénité, cherchant la paix . Je m’agenouille devant la stèle sans repère. Le temps s’arrête, j’ignore le soleil qui va vers le couchant. Mais la réalité ressurgit, je suis épuisé, le contemporain de la rue me fait face, je hèle un taxi, le chauffeur s’enquière de sa course, je réponds « n’importe où mais hors de cette ville … Ou plutôt…Emmenez moi vers la croisée des chemins »
Je fais mienne cette pensée, ignorant de la bonne direction je questionne mon esprit: combien de temps faut-il pour trouver le bon endroit? Le devenir spirituel accoste mon âme tel un bateau ivre qui m’emporte vers le passage, le lieu qui me sera suprême n’appartient qu’à moi…L’ombre me dilue peu à peu, alors je ferme les yeux, la radio diffuse une chanson qui m’emporte au loin « Si nous devions raconter l’histoire… Par où faudrait-il commencer? »

(1) belle lurette: déformation de belle heurette, soit un certain temps
(2) for intérieur: à l’intérieur de soi


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un homme sage dans un monde de fous.cherif_rouan@yahoo.fr

Sybilla
Envoyé le :  7/8/2020 1:30
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95088
Re: La croisée des chemins.(nouvelles).


Bonsoir Cherif,

Très émouvante histoire superbement écrite !



Belle soirée !
Mes amitiés
Sybilla


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Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rĂŞve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

cherif
Envoyé le :  7/8/2020 11:21
Plume de satin
Inscrit le: 23/7/2020
De: oran algerie
Envois: 37
Re: La croisée des chemins.(nouvelles).
Citation :

Sybilla a Ă©crit :


Bonsoir Cherif,

Très émouvante histoire superbement écrite !



Belle soirée !
Mes amitiés
Sybilla


merci sybilla.


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un homme sage dans un monde de fous.cherif_rouan@yahoo.fr

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