L’immortalité a toujours piqué ma curiosité, déjà enfant les superhéros me fascinaient, pas moyen de les détruire! La vie s’accrochait à eux, comme un gène défectueux contre lequel, la médecine même, baissait les bras. Après plusieurs tours de méninges, je n’avais pas réussi à résoudre l’énigme. Je crois que même Einstein, n’aurait pas démêler la complexité de cette équation, enfin, j’aime bien y croire. Ça me met à peu près sur le même pied d’égalité que le gratin des grands esprits.
Ayant abandonné l’idée de percer le mystère de l’immortalité, je me suis mis à la recherche de conserver sous vide l’instant présent. Après plusieurs essais infructueux et d’amères déceptions, j’ai trouvé dans les arts, le pouvoir ultime de figer le temps. La sculpture rendait grâce au corps, la peinture fleurissait l’émotion, les mots faisaient vibrer l’âme, la photographie piégeait dans le temps, l’expression et le mouvement.
J’avais trouvé un repère, où le temps perdu restait à jamais là , où il avait passé en coup de vent. Ce petit coin secret, dont les bourgeons naquirent au temps préhistorique, m’intriguait presqu’autant que les super-héros. Comment d’un si petit cerveau a-t-il pu émerger l’idée de peindre les grottes, du fruit de sa chasse pour qu’en héritage ils laissent un peu de leur gloire? Comment les super-héros parvenaient-ils à déjouer le temps sur le corps et l’esprit?
Et puis, peu m’importe après tout. Car aujourd’hui, je suis tombé dans les pommes et quand on est plus là , on est ailleurs et pendant ce moment d’absence, je jurerais avoir volé un peu de présent et l’avoir mis en lieu sûr dans ma mémoire. Comme cela dans l'au-delà , j'apporterai avec moi un peu d'immortalité
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sylvianni