Adossé au mur de ton absence
Je sens les pierres frémir
Sous les trames de mes sens
Que poussent les beaux souvenirs
Que de temps j'ai attendu
Que s'ouvre l'issue du salut
Devant la porte de la patience
Au rêve mon esprit a mordu
Lorsque se dessinent des fissures
Se gavant de lumière vermeille
Avec des roses sur les déchirures
Que butinent mes pensées dans l' éveil
Sur mon coeur s'éfeuille le rosier
Faisant un mystique écueuil !
Ah! Cette île aux écrits
Que grave ma main sur la feuille
Île de la poésie flottante
Sur l'océan des ardeurs
Avec ton image renaissante
Encrée de tendres ferveurs
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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