Le soleil déclinant conjugue les nuages
En bandes saumonées, d’or jaune ou bien de sang
En septembre le soir s’avance à pas moins lents
Et des oiseaux chanteurs s’est tu le clair ramage.
L’arche du pont bossu à la courbe très pure
Forme avec l’eau sereine un beau cercle harmonieux
Les derniers nymphéas ouvrent leurs jolis yeux.
Un tableau stylisé, une très belle épure.
Sur les berges moussues les bambous restent verts
Un saule sème l’or au bord des eaux tranquilles
Un érable flamboie du cuivre à l’hématille
Et plus loin un ginkgo doré se dresse fier
Les fougères roussies font une écharpe brune
Au pied des arbres roux dont les feuilles languissent
Dans une échappée les tours d’un temple surgissent
Et reflètent l’argent de la naissante lune
Jardin oriental, tu deviens en automne
Un pur enchantement pour nos yeux éblouis
Dans ton creuset jour après jour, oui tu fourbis
Des émaux éclatants qui toujours nous étonnent.
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)