Un jour, après le grain, eut lieu ce fou concours
Qui mit sur le départ des bêtes sans discours.
Elles, d’humeur au jeu, sortaient de bonne race
Nommées ici Tortue et "Speedy" la Limace,
Les pompiers n'étant là que pour simple secours.
Un pétard, peu mouillé, pressant les alentours
Fit vibrer du beffroi tout l’ensemble des tours.
C’était, d’après l’expert qui suivait à la trace,
Un jour, après le grain.
Alors nos deux coureurs n’ayant point de recours
Se mirent à sprinter sur le même parcours.
Souquant au terminus un public efficace
Buvait, fier, tout son saoul attendant dédicace.
Le temps fut bien trop long mais s’en vit le discours
Un jour, après le grain.
Rien ne sert de courir d'après Bruno
Rien ne sert de courir, toute médaille est d'or
Si tu laisses du temps au temps, ton seul trésor
Regarde-les ceux là , pris de stress et de fièvre
Au pari des tortues, de fierté jouer lièvre
N'est-ce pas suffisant d'arriver à bon port ?
Et quoi ! si le plus vite est souvent le plus fort
L'homme veut le plaisir, non l'épreuve du corps
Tout poète le dit ou tient au bord des lèvres
« Rien ne sert de courir »
Tony, si vertueux jardinier de Cahors
Tu le dis à qui veux être heureux de ton sort
D'attendre et voir pousser, tu ne tournes pas chèvre !
Quitte à me voir pris pour Porcelaine de Sèvres
D'autre temps demeuré, j'ose clamer encor :
« Rien ne sert de courir »