Huile sur toile
L’ECUME D’OCEAN
Le flot de l’océan courtise le rivage
En rouleaux réguliers il raconte la mer
Les légendes du large parfumées d’outremer
Et le flot va et vient, caresse langoureuse
Il fait chanter le sable et rouler les galets
La plage est amoureuse
L’ogre est océan, il veut l’embraser toute
De son baiser ardent; il la trouve trop prude
Timide à l’amour, alors il se fait rude
Commande Ă Eole de jouer de ses orgues
Demande à Poséidon de lâcher ses chevaux
Libère enfin ses eaux
Blanchies par la colère, les vagues déchaînées
En marée impérieuse submergent le rivage
Bousculent l’épousée, emportent robe claire
Ignorant en reflux le ruisseau de ses pleurs
Le flux dévastateur consomme le saccage
En chevauchée furieuse
Quand le flot se retire, honteux de son délire
Au souffle du jusant, va cuver son remord
Une frange putride est restée sur le bord
Des coquillages vides, bois flottés et brindilles
Bouteilles à la mer et quelques éclats d’ambre
Noyés d’écume sale
La brise fait rouler la bave d’océan
En gros flocons souillés des débris de l’estran
Les derniers filaments, lacérés sur l’alfa
Escaladent la dune, absorbés par la lande
Sur plage dévastée, comme de nos amours
Ne reste que le sable
Parceval