En nos bâtisseurs
Jean Ferrat nuit et brouillard
Mon poème pour le plus jamais cela
En leur mémoire
Ils étaient vingt et cent
Ils étaient des milliers
Nus et maigres et tremblants
Dans ses chsld bondés
Qui déchiriez la nuit
De leurs râles agonisants
Ils étaient des milliers
Ils étaient vingt et cent
Ils se croyaient des hommes
Ils n’étaient plus que des nombres
Depuis longtemps leurs dés
Avaient été jetés
Mais que la main retombe
Il ne reste que la misère humaine
Déambulant comme des ombres,
Ils ne devaient plus jamais revoir un été
La fuite monotone et sans hâte du temps
Survivre encore un jour une heure obstinément
combien d’arrêt et de départ
Se demandant si demain ....
Manège incessant qui n’en finit pas de distiller leur espoir
Ils s’appelaient Gérard, Samuel, Louise
Certains priaient d’autres ne priaient plus
Mais qu’importe le ciel,
Ils ne voulaient pas mourir sacrifier
Oublier, seuls et surtout à genoux
Ils n’arrivaient pas tous à la fin
De cette guerre ce qui sont revenus
Peuvent ils de nouveau être heureux
Ils essayent d’oublier s’étonnant
Qu’a leur âge les veines de leurs bras
Soient devenues si bleus
La lune se taisait
Comme vous vous taisiez
En regardant au loin
En regardant dehors
Votre chair était tendre
Pour ce virus carnassier
On me dit à présent que ces mots n’ont plus courts
Qu’il vaut mieux ne chanter que des chansons d’amour
Que le sang sèche vite entrant dans l’histoire
On en perd vite la mémoire
Et qu’il ne sert à rien de leurs écrire un poème
Mais qui donc est de taille à pouvoir m’arrêter de vous honorer
L’ombre c’est faite humaine le printemps est arrivé
J’écrivais de partout
Pour qu’un jour, nos enfants sachent qui vous étiez
Vous étiez vingt et cent
Vous étiez des milliers
Nus et maigre et tremblant
Dans ses chsld bondés
Qui déchirez la nuit
De vos râles agonisants
Vous étiez des milliers
Vous étiez vingt et cent
Je me souviens,
J’y étais en 1er ligne avec vous
On ne revient jamais vivant
Je me souviens de vous
Mille après mille
Je suis triste
Mille après mille
Je m’ennuie
Jours après jours
Tu peux pas savoir comme je peux t’aimer
Essayez de reposer en paix.
Pardon….
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