Le sais-tu, cher ami ? Les femmes ont ce pouvoir
De nous ensorceler et je me sens pâlir;
Je ressens ce dilemme quand revient le soir,
Quand ma Muse s'installe et se met à m'écrire.
Elle a l'âme démente et enfante un Enfer
Dont le Verbe précis me pourchasse et me prend ;
Suis-je faible ? Amoureux ? Dois-je attendre et me taire
Ou plaire à ma Muse qui souvent me surprend ?
Oh Seigneur Toi qui sait toute chose en ce monde
Sois ma voix cette nuit parle lui de l’Amour
Que je marche songeur sous une lune blonde
Que je la vois toujours dans la lueur du jour.
Par ma plume chérie, par ma muse rêvée
Je t’écrirai à en souffrir, à te maudire,
Et mon nom sur ta peau tu pourras le graver
J’ai tes yeux dans mon sang et ça me fait grandir.
Si là -haut on m'entend, que l'on me fasse un signe !
Qu'on ligote mes mots si mon air est damné
Ou qu'on laisse ma fougue accrocher sur des lignes,
Des tempêtes de vers quand je suis inspiré.
En parlant de la lune elle m'a tant foudroyé
Que mes Lettres en ont peur, même si, voyez vous,
Je ressens ce besoin de lui plaire, intrigué,
Et de lui raconter cet amour qui échoue.
Va mon cœur comme lorsque tu étais gamin
Tête basse et l’esprit ondoyant dans le ciel
Ô Poète ! Il n'y a de promesse à demain
Aime la sois cruel rien n’est plus naturel.
Plus encor qu'un Chopin planant sur ses nocturnes
Tu seras l'instrument de sa sainte supplique
Peu importe ton spleen et ton air taciturne
Il est d'odieux bonheurs que Dieu même n'explique.
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