Arrivant par le Sud, sur la plaine de Beauce
Qui s’allonge sans fin, couverte de blés verts,
Elle surgit soudain et nos désirs exauce,
On a croirait posée sur les champs découverts.
Et déjà de si loin, on voit son élégance
On devine chef-d’œuvre des gens du passé.
La silhouette est belle, on sent son importance
Dans l’histoire du lieu où elle est enchâssée.
Et entrant dans la ville, en un pèlerinage,
On vient se recueillir à l’ombre de ses tours.
On comprend plus encore qu’elle est un héritage
D’un temps lointain où l’on bâtissait par amour.
Dentelle minérale montrant le savoir
De mains infatigables qu’a portées la foi,
Qui ont pu démontrer qu’il était un pouvoir
De faire vivre la pierre au gré de leurs dix doigts.
Après avoir vu la façade radieuse,
Qui résume d’un coup tout le génie d’un temps,
On entre dans la nef sombre et mystérieuse
Où on ressent soudain que quelque chose attend.
Quelque chose est tapi, là , puissant et sublime.
Son énorme pouvoir vous étreint tout le corps.
La lumière jouant dans les vitraux s’anime,
Allumant mille feux qui repoussent la mort.
L’ombre devient clarté dans ce lieu si serein
Et le pas devient lent, la parole assagie.
On oublie le dehors, les joies et les chagrins
Pour apprécier le lieu et toute sa magie.
La chapelle et le chœur nous montrent leurs merveilles.
La vie du Christ est là ciselée dans la pierre.
Les vitraux ont des teintes à nulles autres pareilles.
Leur secret s’est perdu dans la folie des guerres.
Quand on ressort enfin, on reste pris de court.
On s’interroge sur tous ces gens disparus
Qui ont travaillé là , avec tout leur amour,
Et leur œuvre grandiose aux siècles a survécu.
Et on repart au Sud sur la plaine infinie
Et en nous retournant, on revoit le toit vert
Montrant ce qu’hommes font, quand ils ont du génie
Et qu’ils ne l’usent pas dans massacres pervers.
14 juin 2006
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)