Miserere Nobis
(1988-2018)
Quand tu m’es apparu, pauvre clown décharné,
Presque entièrement nu et pourtant habillé,
J'ai dĂ» voiler ma face avec un long sourire,
Pour maquiller l’angoisse et mon envie de fuir.
J’ai vu tes yeux hagards errer dans le désert,
Ta bouche s’émouvoir en embrassant la terre,
Et le creux de ta main suppliante de vie
Alimenter ta faim dans un bol de folie.
Tu m’as parlé de peur sans pour autant trembler,
Interloqué mon cœur dans un regard muet,
Et devant ce néant qui te tendait les bras,
Le silence indécent a murmuré ton glas.
Et le petit enfant, les bras en porte-croix,
La mort entre ses dents, les pieds entre ses pas,
S’est couché doucement sur le chaud sable fin,
Pour mourir simplement en refermant la main…
(Shovnigorath)
————
A la mémoire de Coluche et ses « resto du cœur »
——————
(Ancienne Version)
« Quand tu m’es apparu, pauvre clown décharné,
Presque entièrement nu et pourtant habillé,
J'ai dĂ» voiler ma face avec un long sourire
Pour maquiller l’angoisse que tu m’as fait subir.
Et j’ai vu tes yeux noirs perdus dans le désert,
Ta bouche se briser en embrassant la terre,
Et le creux de ta main suppliante de vie
Ne recevoir que faim et bouchée de folie.
Tu m’as brisé le cœur avec ta vérité
Dans ce monde où la peur par le rire est masquée.
Parmi tous les vivants qui devaient ĂŞtre lĂ ,
Seulement les mots dits qui ne comprenaient pas.
Et ce petit enfant, les bras en porte-croix,
La mort entre les dents, les pieds entre ses pas,
S’est couché doucement sur le chaud sable fin
Pour mourir simplement en refermant la main...
Shovnigorath
----------------
“L'homme est un animal domestique, l'animal est un homme libre” (Shovnigorath)