Le péril vient d'ailleurs, il passe nos frontières,
Et dépose chez nous ses hardes de virus ;
D'hygiène il faut fermer jusqu'à nos pissotières,
Tenir bouche à l'écart et éloigner l'anus.
Au temps de nos Poilus une grippe espagnole,
Passagers clandestins au nom d'"H1N1",
Qui firent en six mois passer à Carmagnole,
Par rapport au conflit, cinq fois plus de défunts !
Une autre immigration qu'on dit grippe asiatique,
Vint fâcher nos poumons, quarante années plus tard,
Et trois millions de morts en firent statistique,
Ce fut "H2N2" qu'on nomma ce fouettard.
Année Soixante Neuf, on marcha sur la Lune,
Mais sur Terre sombra sous le joug d'un fripon,
Un million de sujets de santé non immune,
Voilà "H3N2" qui partit de Hong Kong.
Depuis Quatre Vingt Un, voici le VIH,
Qu'on gère comme on peut dans la diversité,
Immigré clandestin qui passa à la hache,
Trente millions de gens au corps parasité.
Le bug de l'an 2000 ne fut informatique,
Un pou "H5N1" quitta la basse-cour,
Et à la race humaine il offrit le viatique,
A un demi-millier de porteurs sans recours.
Dans le même moment, de Chine une autre bête,
Pousse quelque percée en gorge et en poumons,
De la chauve-souris passant par la civette,
Le SRAS fait mille morts, mais nous le retenons.
De vieux envahisseurs passant par le Mexique,
Font un débarquement sur le vieux continent,
C'est le "H1N1" de la grippe asiatique,
Mais le masque tombé, il repart clopinant.
On contient pour l'instant dans notre grande Afrique,
Un méchant garnement qui reste confiné,
Et fait ses morts locaux, là -bas vers la Guinée,
Le virus Ebola très létal in fine.
Dans les deux décennies l'affaire est routinière,
La Santé a ciblé sa ligne Maginot,
Pour endiguer le flot de grippe saisonnière,
Et son demi-million de trépas trop banaux.
Les médias ont besoin de l'apocalyptique !
Ben voilà ! Un virus couronné, sans vaccin,
Vient frapper et demande asile politique,
Le Coronavirus va faire vendre, enfin !