Moi, j’aime bien, arroser de soleil,
Les vers craquelés, gisant sur le sol
Quémandant l’aumône de leur bouche sèche
Comme une grisaille collée à leur peau
Au bord tristement doux de mes envies
J’ai pris leurs cris au creux de mon bois
Leur chantant l’amour sur la pointe
De ma belle mine à ciel ouvert.
En bon travailleur de rue
J’ai fouillé dans les décombres
Des boîtes emplies de grandes idées
Pour revêtir les vers grelottants
D’assez de noblesse pour plaire
Au petit peuple et à la ville
Sans trop d’artifice, d’éloquence
Juste assez pour qu’un souvenir passe
Et repasse intrigué, de ces gueux
Misérables encore hier, d’être nus,
Et applaudis le jour d’après
Sous une pluie fine de soleil
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sylvianni