J’étais un des plus vieux de la flotte française
Je faisais l’admiration des touristes et des gamins.
Parti tôt le matin, je ne revenais qu’au crépuscule
Avec des tonnes de poissons, loin de moi le ridicule
Souvent escorté par un cortège de mouettes
Pour le plus grand plaisir des marins pêcheurs.
Echoué lors de la dernière tempête,
On a remorqué et déposé sur le quai,
Ma vieille carcasse mutilée.
Je me voyais agonisant au cimetière des bateaux.
Mais un vieux loup de mer.
Attristé par mon pauvre destin,
En souvenir du temps passé,
Me restaura, sous les moqueries des jeunes marins.
Durant plusieurs années, ils le prirent pour un fou.
Mais n’épargnant pas ses forces et son courage,
Sous le regard ébahi des jeunes loups
Le bateau fut remis à l’eau.
De nouveau, il affrontera les caprices des océans,
Mais cette fois, il aura la force d’un tout nouveau bateau.
Le revoilà naviguant, filant dans les flots,
Bien au-delà de l’horizon.
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«La poésie est cette musique que tout homme porte en soi.»