Je déteste les « au revoir »
Quand je sais que ceux-ci
Sont aussi des adieux…
Ces trois éoliennes devant la maison de la campagne
Cette plaque accrochée au mur du garage
Entre deux drapeaux allemands, où les mots
« Das Rauchen ist verboten » sont inscrits
Ce petit couloir de l’entrée, où l’on dépose
Chaussures et manteaux
Les toilettes- salle de bain à droite
La chaleureuse cuisine à gauche
Où j’ai goûté chaque jour un plat allemand différent
Tous plus délicieux les uns que les autres
La salle à manger, le séjour
Ah ! Cette salle à manger
Où j’ai expliqué les règles de mon lycée d’un jeu de cartes
Pendant une demi heure, avec le dictionnaire
Et j’en ai fait des accrocs ! Tous les soirs, on y jouait
Même le début d’après-midi avant mon départ
Pour faire comme si de rien n’était…
A jouer avec son grand frère, Pascal
Qui en avait marre de perdre à chaque partie
Le plus drôle qui nous soit arrivé dans une partie
C’est quand ma correspondante, Wenke
A voulu me traduire une phrase
Elle ne sait pas dire « parce qu’il », donc elle dit « pasqu’il »
Et son frère a dit « nein, Pascal »
Le fou rire qui s’en est suivi !
Ensuite, il y a la petite pièce sous l’escalier
Où il y a l’ordinateur
Grâce auquel j’ai appris que mon petit frère
S’était décidé à marcher.
Il y a l’escalier aussi, qui tourne à l’infini
En haut duquel se trouve à gauche
La chambre de Pascal, en face, la chambre de Wenke
Avec, à gauche, mon lit et ma petite lampe en forme de cœur
Tout ce petit monde aussi
Ses parents au cœur d’or
Ces paysages de rêves
La Schlei, si belle
Kappeln et son moulin
Schleswig et sa haute tour
Flensburg et ses petites rues, son port
Le sous-marin pas loin de Kiel
Lübeck et sa porte, mais aussi sa cathédrale gothique
Et j’ai beau revoir Wenke dans un mois et demi
Quand elle viendra à son tour chez moi
Ce petit bout d’Allemagne qu’est Schleswig-Holstein
Sa famille, ses amies, son lycée
Je ne les reverrai pas…
Au moment du départ, tout tenait encore en moi, mais
Quand sa mère m’a serré fort dans ses bras en pleurant
Un ruisseau a commencé à couler, puis
Quand son père m’a pris dans ses bras à son tour, en pleurant
Le ruisseau est devenu torrent
Puis, elle m’a prise dans ses bras, plus fort que les autres
Et elle a éclaté en sanglots, et lÃ
L’océan que je tenais durement dans mon cœur a éclaté
Ce fut pire quand elle dit
« Un mois et demi, bientôt, nous retrouvons nous »
Dans le bus, je commençais à moins pleurer
Quand je l’ai vue se jeter dans les bras de sa mère
En pleurant de plus belle, ça recommença.
Les Allemands ont fait un sit-in au départ.
Je déteste les « au revoir »
Quand je sais que ceux-ci
Sont aussi des adieux…
Adieu petit coin de paradis
Que j’ai quitté jeudi après-midi
Wenke, je te revois dans un mois et demi
Mais après ?
----------------
il n'existe de mot dans aucune langue pour exprimer ce que je ressens
pour toi... :-D
qui tente rien n'a rien, et qui tente tout est assis debout (dixit moi)
l'intégralité de mes poèmes:
http://mespoemes.net/mind