Prélude au Chœur des esclaves
De Verdi
Sans prétention nenni
Les pauvres gens
Etirent leur cortège
Sur le chemin, en geignant,
Leur peine exhalant...
Pourquoi Dieu les a-t-il créés?
Nos pauvres laminés excédés,
Pourquoi le ciel les a faits malheureux
Ils auraient pu rester auprès du feu
Dans l’au-delà calfeutrés,
Bien au chaud, en gestation
Jamais ils n’auraient été prisonniers.
Les pleurs trempent leurs joues
De leur nez coulent les glaires vertes,
Leurs pieds scrofuleux et austères
Les supportent dans leur triste galère.
Enchaînés et menottés
Ils voudraient se libérer
Mais chaque effort
Leur pèse si fort
Qu’ils s’effondrent sans ressort
Enchaînés à cette vie de porc.
Le tzigane sur son violon
Les fait danser sur le gazon
Le cliquetis des chaînes
En rythme les entraîne.
Et clac et clic et clic et clac
La clique claque
Cyclique infernale
Et flic et flac, Ă dic et dac
Pic et pic pif et paf
Plouf et plaf
Rythme choc démentiel
D’un bloc, floc et floc
Ils s’envolent vers le ciel.
Une grille grise, terne poterne
Ouvre tout grands ses barreaux
Les esclaves s’engouffrent, tristes troupeaux
Les chaînes se brisent d’un coup de faux
Clic clic, cliquetis magiques.
Les désenchaînés vont vers le Verdissimo
Et deviennent soudain Grandissimi
Puis se referme l’entrée du Paradis.
Retentit alors la célèbre antienne
Chantant la liberté recouvrée
Par un peuple subalterne
Retrouvant la fraternité
Et le sens de l’égalité
Dans cet hymne à la liberté.
21/02/09