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     La page blanche
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Expéditeur Conversation
sylvano
Envoyé le :  14/9/2019 10:45
Plume d'or
Inscrit le: 25/2/2012
De:
Envois: 855
La page blanche
Rien. Une page blanche qui ne demandait rien. Elle était là, douce et froide comme le juste. Juste et sûre comme le silence de tes pas. Et toi, toi qui n’existes même pas et qui pourtant me lis, acceptes-tu cette offense cercueil de mes écrits ? Es-tu de ces idiots ou bien un pur génie ? Peu importe, mon amie, nous verrons ça plus tard. Demain matin certainement, une fois que la chaleur aura gommé l’instant présent. En attendant, j’ai quelques couleurs à te confier. Des mots remplis de bruit ; et derrière cette fumée, un pont, ou un balcon. Une sorte de chemin qui me mène jusqu’à toi.
La page n’est pas d’accord, bien sûr. Elle voudrait rester calme et sans folie, tu le sais mieux que moi. Ecoute gronder sa pudeur ! Tu l’entends ? Moi, elle me fait peur depuis que j’ai compris sa volonté. Muette de Vérité à chaque bout de sa peau. Il paraît même que c’est normal de vivre sans beauté ! Evidemment que je renonce, moi aussi. Tu ne pensais pas être la seule à aimer la poésie… Ce qu’il reste de nous-même quand on a perdu la foi.
Pourtant j’y crois, encore, contrairement à toi. La force d’aimer sans doute. Malgré tous ces virages qui ne tournent jamais, la vie décide sûrement de me faire avancer, lentement, sûrement, sur ce pont humide qui caresse mes pieds. Alors te serais-tu trompée : l’existence n’est peut-être pas aussi blanche qu’elle n’y paraît. Peut-être que mon regard n’est pas si coloré.
A vrai dire, je m’en fous de n’être pas compris. J’ai sans cesse l’impression de jouer la comédie, avec eux, tous ces cerveaux au cœur discret, toutes ces bouches au goût fermé, qui ne savent plus faire la différence entre un orage et une douche. Alors qui suis-je, et qui es-tu ? Sommes-nous si différents de ces corps corrompus ? Orgueil et suffisance, voilà que je salis ! Il était temps tu ne crois pas ? J’ai manqué m’ennuyer. Je signe cette page d’une couleur gris foncé. Gris foncé, c’est mieux que blanc… Bien mieux que tout ce vrai parfumé de néant.
Alors rassure-toi. Tu n’es pas seule. Je vois déjà deux trois visages allongés près de là. Et s’ils pleurent, c’est juste à cause d’eux. La tristesse n’a rien à voir là-dedans. On se pensait heureux mais je crois qu’on peut faire mieux. Peut-être suffit-il d’oublier ses pensées, peut-être que ces mots se mettraient à danser… Peut-être que l’amour n’a pas de Vérité.
Ainsi se déguise ma seule folie : revêtir le costume d’une personne sans habit. Et si parfois l’orage se plait à inonder, c’est simplement qu’une page blanche a touché la beauté.
Sybilla
Envoyé le :  14/9/2019 21:54
Modératrice
Inscrit le: 27/5/2014
De:
Envois: 95574
En ligne
Re: La page blanche


Bonsoir Sylvano,

Et ta page elle, n'est pas restée blanche !
Superbe !
J'ai adoré te lire !



Belle soirée !
Mes amitiés
Sybilla


----------------
Presque toutes mes poésies ont été publiées en France et ailleurs avec les dates "réelles" de parution.


Le rĂŞve est le poumon de ma vie (citation de Sybilla)

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