J’ai besoin de toi dans ma vie de poète si troublée ; dans mes routes si changeantes ; dans l’alternance de beaux soleils et de nuits passagères. Quand je serai là -haut, je cueillerai pour toi les meilleurs fruits et t’offrirai des fleurs en parfum, et, par moment, des pans de rêve sur lesquels tu pourras t’assoupir en pleurant sur nos souvenirs ancrés dans la terre meuble. Chaque matin, chaque réveil, tu poseras tes yeux sur le ciel et tu souriras, car, là -haut tu me sauras libre et heureux comme l’oiseau, et peut être que tu laisseras trainer tes pieds, tes sandales sur ce sol poussiéreux comme pour m’envoyer un message. Alors je regarderai les traces et seul moi saurai déchiffrer cette écriture de pieds mourants, ensevelissant en eux quelques brides d’encre que cette poussière eut épousé. Et nous nous séparerons le temps d’un soleil radieux sur lequel toi tu poseras tes yeux et moi mes mains ouvertes sur cet astre, qui, je le sais, ne dira mot de notre amour et de toutes ces lettres de velours
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Une tranche de vie, instants d'existence.