- Sybilla, Cyrael, merci, je suis très touchée par vos mots et vous souhaite une belle journée ! Au plaisir de vous lire à mon tour.
Mes amitiés
- Taner, la souffrance est une chose qui doit être traversée pour grandir et non un état à soigner, on ne peut comprendre cela que si on est dedans. Quelqu’un qui n’a pas souffert est un être à deux dimensions tandis que quelqu’un qui a souffert est un être à trois dimensions, il acquiert une profondeur, un sérieux, un poids que l’homme en pleine santé n’a pas. Peut-être avez-vous déjà lu ces vers d’Alfred de Musset que j’ai découvert récemment et qui disent :
« L’homme est un apprenti, la douleur est son maître
Et nul ne se connait tant qu’il n’a pas souffert.
C’est une dure loi mais une loi suprême
Vieille comme le monde et la fatalité,
Qu’il nous faut du malheur recevoir le baptême,
Et qu’à ce triste prix tout doit être acheté. »
Je ne vous souhaite pas la souffrance, ni à vous, ni à moi, ni à personne, mais la souffrance nous fait découvrir la profondeur de ce que nous sommes, ce n’est pas la psychologie comme on tend à nous le faire croire bien qu’elle éclaire certains aspects. Je crois qu’il y a une grâce spéciale pour celui qui souffre car celui qui souffre sent que sa souffrance a un sens, elle le fait pénétrer dans une dimension nouvelle de son être que ni la philosophie, ni la psychologie, ni la science, ne nous révèle. Quand on ne comprend pas pourquoi on souffre, alors on peut demander au Seigneur qu’il nous donne la grâce de vivre cela dans la foi, comme Job, et dans l’Espérance. Il faut savoir que pas un atome de la souffrance humaine n’est perdu, tout est récupéré, il y a une loi de la thermodynamique spirituelle qui est aussi vraie que celle de la thermodynamique physique. La loi de la vie, c’est la loi de la mort, et la loi de la mort, c’est la loi de la vie. Quand on contemple un arbre ou une fleur on se dit : « Wouah, comme c’est beau ! » mais on oublie trop souvent que dedans, en-dessous, il y a les racines qui plongent dans le sol, dans l’humidité, dans la nuit. La vie se nourrit de la mort et toute mort que l’on vit engendre quelque part la vie en nous, chez les autres et ailleurs. Dès que l’on donne un sens à la souffrance elle est transfigurée, elle devient toute autre, et le fait de donner un sens à la souffrance s’appelle la foi. J’aime à demander au Seigneur qu’il donne la foi à tous ceux qui souffrent, et qu’il donne à tous ceux qui ne souffrent pas – si jamais l’aile de la souffrance les touche un jour – de comprendre que ce qu’ils vivent a un sens. L’absurde n’existe que pour ceux qui n’ont pas découvert cette dimension, alors oui le monde est absurde parce qu’il ne voit qu’une phase des choses, mais l’autre face réside bien en cela : la nuit est lumière, la mort est vie et la souffrance est croissance.
Amen !
Merci pour votre visite. Je vous souhaite une belle journée.
Mes amitiés