Ce soir je cueille les mots enfumés
Dans l’encre cendreuse d’un brasier
Les larmes sur le bûcher égouttées
Se collent aux vents par mon ire soufflés
Dans ce champ aux chaumes jaunies
Que la chaleur et la soif ont éprouvé
J’ai étalé mon pauvre coeur flétri
Nourrissant les brins de l’herbe asséchée
Mes yeux n’enfantent plus de pleurs
Ils sont comme ces vases fêlés
Devant mon regard tout est leurre
Les ombres squattent la place de la réalité
Le jour ressemble à la nuit
Le noir dans l’esprit tire sa révérence
Ne reste de la vie que le lit
Erodé par les murmures de confidences
Sur la page j’assemble les nues
Avec la main des souffrances
La plume déliant les flux
Des souvenirs muets sans résonance
Dans mon cerveau restent dans les rues
Les traces de mes endurances
Les stigmates des torrents en décrue
Des saignées sur le corps et les avalanches
rivedusoleil
11/8/2019
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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