Elle a les yeux de ma patrie
Ceux qui me font frissonner
J’en ai toute la mémoire
À la fibre de mon cœur
Mes ancêtres y ont mis
Une voix, creusée à même,
Le bois, des grands sapins,
Des chaussons blancs de l’hiver
Forgée aux champs
À peine déchiffrés
Labourée par le vent
Et les bêtes de trait
Je ne me lasse
D’en résonner
Toute son histoire
Son dur labeur
Elle me nourrit
De tous ces mots
Qui me font vivre
Pleurer et croire
Elle me suit
Dans mes portages
Comme une naissance
En plein midi
Je lui dois un visage
Issu des terres fertiles
D’où ma langue a germé
Tout l’amour des mots
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sylvianni