Me permettez-vous, en toute indécence,
De m'opposer à tous ceux qui végètent
Quant aux écrits qui n'auraient pas de sens;
Pour tous ceux qui se dénomment « poètes » ?
J'ai cru repérer une calomnie
Décrétée sans le désir de querelle.
Dieu ! Aurais-je touché la poésie
Salement, vous qui la pensez pucelle ?
Pour vous le mètre se doit intouchable
Et la matière jamais pervertie.
Mais Baudelaire était-il exécrable
Lorsqu'il chantait frère et sœur dans un lit ?
Sa Plume vous est-elle repoussante
Lorsqu'il entrelace l'ange au démon ?
J'en connais rarement d'aussi plaisantes
Que celles qui bousculent la Raison !
Puissiez-vous cogner mes vers « détraqués »,
Je me sais au moins non artificielle...
Malheureusement vos esprits fermés
Ne font qu'illustrer un vers poivre et sel.
La Poésie a pour vous ce corset
Que seul un maître pourrait introduire...
Au Diable ! Moi j'enlève ses lacets;
Sous mon encre, la fais même jouir !
Pardonnez-moi d'avoir violé vos âmes,
Ne voulant que bousculer la routine;
Il est navrant d'en avoir que des blâmes
De ceux qui n'y trouvent que des toxines.
Et vous vous baptisez comme poètes !
Je suis donc bien de ceux qui sont maudits.
Mais ne me traitez jamais de fillette,
Vous qui laissez Orphée abasourdi !
26.01.19
Miyuki
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