Electeurs, regardez, regardez ces visages
Marqués par l’ambition, car aucun n’envisage
De s’effacer un jour pour faire une autre France
Et tant pis si nous sommes en déliquescence.
Ils ont pris le pouvoir ou bien ils le convoitent
Mais leurs creuses paroles sont si maladroites
Qu’en voulant passer pour honnêtes et dévoués
Ils montrent en eux les vices qu’ils n’osent avouer.
Ils se déchirent entre eux pour la première place
Mais la vacuité de leur pensée nous glace
Nul projet, nulle envie de faire de la France
Un modèle où la vraie valeur aurait sa chance.
On sombre dans le nul, le misérabilisme
La surdité au peuple va jusqu’à l’autisme
Les votes successifs n’ont d’autres conséquences
Que de pérenniser leurs tristes aberrances
Droite ou gauche partout, c’est la médiocrité
Qui les caractérise. Ils se sont acquittés
Par avance de toutes les erreurs qu’ils font
Et ils s’étonnent fort quand nous nous rebiffons.
Les très rares fois où ils doivent rendre compte
Là , la main sur le cœur, ils ont la langue prompte
« Mais je ne savais pas, mais je ne savais rien,
Sinon j’aurais agi, vous imaginez bien. »
Quand ils condescendent Ă parler au citoyen
Ils lui font la morale et comme ils parlent bien.
L’idée ne leur vient pas que leur mauvais exemple
Inciterait plutôt à brûler leurs beaux temples
France d’en haut, France d’en bas, quel déshonneur
Il va falloir enfin chasser ces suborneurs
Ces donneurs de leçon qui sont si inciviques
Incurables tricheurs et menteurs ataviques
Quel drame ce sera car pour qu’ils lâchent prise
Du succulent gâteau couronné de cerises
Il faudra leur couper les mains et mĂŞme avant
Leur rogner les orteils et arracher leurs dents
Car leur avidité de pouvoir est si grande
Que la moindre miette est pour eux une provende
Ils sont malades hélas, mais pour notre malheur
Gouvernent le pays pour sa grande douleur.
Alors levons nous tous et faisons nous entendre
Nous ne voulons pas les tuer ou les pendre
Nous voulons simplement qu’ils nous écoutent un peu
Sans faire de discours aussi vains que pompeux.
Ils ne sont pas la France, ils ont été élus
Leurs devoirs envers nous doivent ĂŞtre relus
S’ils sont indignes de leur place et de leur rang
Ils doivent s’effacer pour de nouveaux entrants.
Il nous faut revenir aux vraies valeurs humaines
Et nous garer de tous ces beaux énergumènes
Qui s’agitent beaucoup mais ne font que du vent
Quand tous les citoyens voient leur sort s’aggravant
Sans renier le progrès qui est un but louable
On peut ĂŞtre ambitieux en restant acceptable
Le progrès n’est pas pour une minorité
Nous voulons la justice et la moralité.
Utopie direz vous dans ce monde moderne
Où le marché règne et tout le reste est en berne
Non, saine réaction devant les illusions
Qui en gavent dix en affamant des millions
Le 24 novembre 2004
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Science sans conscience n'est que ruine de l'âme (Rabelais)