J'ai jeté tous nos mots, prise de dépourvu
Face à l'ire inexplicable de notre monde;
J'ai calciné chaque dessin de ton corps nu
Comme le souvenir de tes yeux qui me sondent.
J'ai déchiré chaque photo, comme ta robe
Dans ces nuits où nous nous immiscions dans l'ivresse,
Où les effluves d'alcool sont ceux qui dérobent
Les corsages, sous l'appui d'intenses caresses.
Tu te moquais de la bienséance, ô ma Muse,
Et moi je te suivais, accrochée à tes vers...
J'imagine encore ta bouche qui s'infuse
Au creux de moi, où tu délaissais mes Hivers.
Nous étions la Féminité, les reléguées
Face à l'ire inexplicable de notre monde;
J'imagine encore tes mains, ô ma Damnée,
Comme l'image de ton regard qui me sonde.
Mais tu n'es plus là et j'ai jeté tous nos mots
Dans le souvenir de ton passage indolent...
Balançant le feston et l'ourlet dans mes maux
Les plus saisissants, ô ma Déesse... Ô Satan!
xxx
Petite référence à Baudelaire
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