Dans l’ombre bleue du Soir, les chênes centenaires
DĂ©ploient leur feuillaison sous le vent qui murmure,
Mille points de vert pâle oscillent sous l’azur
Et l’horizon se vêt d’un manteau funéraire.
Un reste de Matin, sous une cape noire,
S’épuise à la lueur d’un Printemps indocile
Bâtissant son ourlet sur les cendres d’Avril ;
Le Silence s’y noie lorsque revient le soir.
En brisant l’encrier, la Nuit, tachant ses doigts,
Maquille l’horizon. Les cieux, comme un défit,
Balafrent son buvard d’une traînée de suie,
Laissant comme un sillon imperceptible et froid.
Quand il n’en reste rien qu’un halo, une brume,
Et des cieux écorchés par les ronces du temps,
Ricochent, Ă jamais, sous la bure du Vent,
Les sourires narquois et moqueurs de la Lune.
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(c) Antigone
"L'amour, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction" (Antoine de Saint-Exupéry)