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Expéditeur Conversation
Pierni
Envoyé le :  28/9/2018 19:39
Plume d'argent
Inscrit le: 12/9/2018
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Nouvelle
La nuit des statues

A minuit passé, Bernard quitta Les Deux Magots où il avait festoyé avec quelques amis. Etant un peu gris, il décida de regagner à pied son domicile situé rue de La Grande Chaumière.
Il avait pris l'habitude, chaque fois qu'il sortait ou rentrait chez lui, de jeter un coup d'oeil sur la statue de Balzac enveloppé dans sa robe de chambre qui se trouvait prés de son domicile.
Quelle ne fut pas sa surprise, cette nuit-là, de constater qu'il ne restait que le socle ! Il en fit le tour, pas de doute, la statue avait disparue. ''Bah, '' se dit-il, ''la ville de Paris l'a enlevée pour la réparer''. Et il alla tranquillement se coucher.

On imagine, cela va tellement de soi, que tout est pour le mieux au Paradis. N'y a-t-il pas Dieu le Père (avec Jésus à sa droite, Marie qui n'est pas loin et Joseph à son côté) qui veille à la félicité de tous ses saints et de ceux de ses sujets qu'il na pas encore expédiés au Purgatoire ou aux Enfers ?.
Comme chacun sait, chaque corps de métier a un patron. Saint Vincent, par exemple, est le patron des vignerons ; Saint Hubert est celui des chasseurs ; Sainte Marthe est la patronne des hôteliers ; Sainte Cécile celle des musiciens, etc..
Or, chaque Saint n'hésite pas, depuis un certain temps, a demander audience à Dieu pour implorer de sa clémence une faveur pour ceux dot il est le patron. Souvent, il s'agit de demandes saugrenues que Dieu rejette en souriant. Par exemple, Saint Vincent aurait voulu que toutes les bouteilles de vin étranger eussent un goût de bouchon. . .

Le Saint Patron des sculpteurs est Phidias. Un matin, il s'est présenté devant Dieu, s'est prosterné et s'est exprimé en ces termes:
- Je viens dénoncer devant Votre Grandeur une injustice criante !
- Allons bon ! De quoi s'agit-t-il ? interrogea Dieu.
- Et bien, voilà. Les hommes sur terre savent que la durée de leur vie est limitée. Ils s'en réjouissent en pensant à la joie qu'ils auront, O très Saint Père, en contemplant pour l'éternité Votre Sainte Face !
- Tu n'es qu'un vil flatteur, dit Dieu. Viens-en au fait.
- Les statues de toutes sortes en marbre, en bronze, en bois, que l'on peut admirer dans les rues et dans les musées, se languissent... Depuis de siècles pour certaines, elles attendent leur délivrance qui ne viendra que le jour de la resurrection des morts et du jugement dernier,(alors que vos autres enfants qui n'ont pas été statufiés, sont dans cette même attente, mais au Paradis). Elles se désespèrent... Ne pourriez-vous pas, Dieu Tout-Puissant, leur permettre de temps en temps, de descendre de leur socle pour se dégourdir les membbres ?
Dieu accéda à la demande de Saint Phidias.
Toutes les statues de Franceeurent la permission, chaque année, le tempd d'une nuit, de zéro à huit heures, de descendre de leur socle et, invisibles de tous, d'aller ou bon leur semble.
Cette année, Churchill et de Gaulle, dont les statues sont voisines, remontèrent les Champs Elysées en se rappelant le bon vieux temps; Napoléon se rendit à Waterloo pour essayer de comprendre pourquoi il avait été battu et Balzac, enveloppé dans sa robe de chambre, fit un pélerinage rue Berton.


La Directrice du musée aménagé das la maison de Balzac trouva, posée sur le bureau qui avait été le sien, une feuille manuscrite ainsi rédigée :
'' Je soussigné Honoré de Balzac félicite la Directrice pour la remarquable exposition dans la maison qui fut la mienne et où j'ai pu revenir quelques instants cette nuit .
C'est un canular, se dit la Directrice. Mais cette feuille n'était pas sur le bureau à la fermeture du musée; aucune effraction n'avait été constatée à la réouverture. De nombreux experts étudièrent le document et constatèrent que le papier était du dix-neuvième siècle, que les mots avaient été écrits avec une plume d'oie, et que la signature avait une parfaite ressemblance avec celles des écrits authentifiés de Balzac.

A ce jour, il s'agit d'un mystère qui n'a pas encore été éclairci.

Bernard, quant à lui, quitta son domicile à huit heures et se dirigea vers le métro.Machinalement, il jeta un coup d'oeil à la statue de Balzac et constata avec stupeur qu'elle était sur son socle.Il était pourtant bien certain qu'elle n'y était pas hier soir ! A moins que...
''Il faudrait peut-être que j'arrête de boire'' se dit Bernard en s'éloignant.
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