Enfermée loin de la société
suis dans un asile loin d'une ville
pleine de lueurs qui me font très peur
là , je suis bien tranquille même docile
je prends mes médicaments j'ai tout le temps
ceux qui vont m'assommer pour toute la journée
je souris bêtement aux internes pour qu'ils l'a ferment
j'ai oublié qui je suis mais je suis bien ici
je parle aux arbres qui me regardent
et font des formes qui se déforment
comme ils ne font pas trop de bruit ils sont devenus mes amis
les autres patients pour moi sont trop bruyants
mais le soir quand il fait noir je glisse dans les grands couloirs
je suis une ombre sur la blancheur j'encombre la chaleur
pour fabriquer un courant d'air on me laisse faire fait pas la guerre
et je fais les cent pas de haut en bas
je cherche toujours à dénicher l'intrus qui est fou à lier
celui qui pense que les néons dansent
celui qui crache sur les murs et les glaces
celui qui répète des mots sans queue ni tête
celui qui fredonne toujours la même rengaine en somme
je crois qu'on appelle mon logement PINEL
mais les blouses blanches sont toutes dehors pour demander du renfort
je vais peut être me faire la belle sortir de cette citadelle
pour aller où j'ai pas de sous
ici on m'apporte à manger personne m'empêche de marcher
et quand j'suis complètement abruti on me ramène sur mon lit
c'est normal avec ce que j'avale dans mon cerveau ça cavale
une idée d'évasion tourne tourne en rond
mais j'sais pas m'y prendre une corde s'est fait pour se pendre
il faut pas toucher à ça on me l'a répété cent fois
dans ce désert psychiatrique il y a c'est sûr la panique
de ne pas pouvoir encadrer c'quon appelle les fous à lier
pourtant moi j'vous dis que c'est sûr on a pas d' amis
mais quand on écoute notre délire on n'a même pas besoin de lire
il suffit d'ignorer les singeries des clowns en pyjamas
qui poussent toujours des cris en se prenant pour des rois
y'en a qui disent rien bougent même pas de leur coin
alors je m 'assoies à côté d'eux et je leur fait lever les yeux
pour que le soleil y mette des étincelles
j'crois qu'à ce moment là les pleurs provoquent en moi des lueurs
ils transpercent ma carapace en une drôle de grimace
peut-être que des émotions y referont leur apparition
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Geneviève