Mon coeur je l’ai laissé sur la montagne
Dans l’épaisse neige avec les lianes nues des ronces
Ah ! que le temps de l’hiver stagne !
Dans l’attente l’usure lance sa sentence
Ô coeur je t’ai quitté sans haine
Dans l’air givré du silence
Ah ! combien j’espérais que se brisent toutes mes peines
Dans les avalanches que le soleil annonce
Que d’abris dans la roche de la résistance creusés
Pour l’espoir couvert de manteau de rêve solitaire
Ô que j’aime cette patience apprivoisée
Dans le calme plat où hibernent mes sens
Je sentais trembler les pousses sous les vents
Ces bourgeons de la vie en latence
Mon âme avait su jouir du temps
En toute chose elle voit une survivance
En l’idéal les pensées suspendues
Ailées dans le ciel elles se balancent
Je sais qu’un moment de printemps venu
Elles tomberont pour fleurir de mots la page de romance
rivedusoleil
19/9/2018
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Ah ! si seulement avec une goutte de poésie ou d'amour nous pouvions apaiser la haine du monde !
Résidence sur la Terre (1935) Pablo Neruda
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